Grotte cent jours par Yoram Karoubi
J’écoute Edouard dans un moment plus que d’ennui
courrier ouvert sur les écrans au même niveau
ils conçoivent un plan large
ouvert comme au cinoche
On construit des immeubles aveugles
Jusqu'à se crever les yeux à enfermer le ciel
dans des barres verticales des rectangles lumineux des tubes de néon
Mais qu’est-ce qui t'a poussé à sortir de chez toi ?
L'étrangeté de ta chambre, ton café déjà trop froid
La capitulation de tes propres fantômes, une masterclass
Un kebab sauce algérienne, galette ou pain maison ?
Les questions de la chatte de ton voisin ?
La totale chef !
Adieu Paris des plats raffinés ! des conversations brillantes !
Des gens qui savent se détester
Là-bas au loin des gérantes
te renseignent sur tes rêves
elles changent tes plans
Elles ont donné à boire aux chevaux
Elles lisent sur tes lèvres
Ils sont repartis par la plage
On est haut maintenant, à Malpais quand même, au Costa Rica
Boa et mygale font notre compagnie
Coq et noix de coco vol Mexico Panama Airlines Canal et cargos
porte-conteneurs décalage horaires
gauche-droite-gauche tu veux goûter à mon crochet ?
boxships !
Métier de soi-même et fil à coudre
Après l'on peut toujours travailler avec une aiguille, réparer les cicatrices,
tisser dans le réel d'étoiles, un chameau.
Quelqu'un m'a appris que mon métier pouvait être moi
Bon voilà, quand même.
Ça ne veut pas dire que je crois que c’est dément d’être nous
Mais bon voilà, quand même.
Et toi ?
kif kif, Winnie à la grande ourse fait encore la vaisselle
Quand on accepte à peine de naître.
Parce ce que l'on naît bizarres un peu tous les deux
Toujours par effraction par peur de porter un visage et un non
Maman donne-moi ton avis, comment je dois écrire non avec un n ou un m ?
Grotte cents jours et journées sans