La Maison qui brûle (extrait) par Céline Bernadac

Les Apparitions

La Maison qui brûle (extrait) par Céline Bernadac

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Un jour l’hiver dernier elle a marché sur la mer. Elle a mis ses bottes son manteau ses gants son bonnet elle est sortie. Elle a marché dans la rue elle a traversé la route elle a marché vers la mer. Il y avait de la neige de la glace sur le sable elle n’a pas vu le sable elle a marché sur la plage. Il y avait de la glace et la glace était épaisse. Elle a regardé le ciel. Le ciel était blanc. Elle ne savait pas où la plage s’arrêtait où la mer s’arrêtait où le ciel commençait. Elle a marché sur la glace et elle a enjambé les vagues. Elle a marché au-delà des vagues avancé dans le blanc tout était blanc autour tout était plat le vent soufflait elle ne voyait pas le ciel. Il neigeait et ses yeux étaient rouges. Sous ses pieds c’était profond la mer était profonde la mer était froide sous la glace. Elle a marché longtemps elle a marché tout droit il y avait du brouillard elle ne voyait pas l’horizon. Elle ne s’est pas retournée elle n’aurait pas vu la côte si elle s’était retournée elle n’aurait pas vu la grève il y avait trop de brouillard. Elle a marché vers le ciel. Elle ne s’est pas dit que la glace pouvait se briser que la glace était fragile près du ciel elle n’a pas pensé à l’eau froide à la noyade elle le savait mais elle n’y a pas pensé. Elle a marché tout droit elle a enjambé les vagues et le brouillard était épais elle ne voyait pas ses pieds. Elle a marché longtemps il faisait très froid. Elle a marché dans le brouillard et il neigeait elle ne se souvient plus vraiment peut-être qu’elle a marché dans le ciel.

 

 

Le commentaire de sitaudis.fr

Première page du livre, à paraître.