Aphonismes par Tristan Felix
J’habite derrière chez moi
*
Si parfois les jambes se dérobent
sous le danseur
c’est qu’il tombe vers le ciel
et nul ne peut le rattraper
*
La preuve que je n’existe pas c’est que moi non plus
car flotte dans le regard de l’autre
ce halo qui me fait songe
*
La main caresse le rêve de broyer
la grive cachée sous les yeux rouges des groseilliers
sera-ce le sang des baies ou de la proie ?
*
L’étendue menace de revenir au centre étrangler son élan
*
Le héron joignit les pieds
pour mieux sauter dans la rivière
comme il s’était coincé les ailes sous ses longs doigts
il plongea nu
à fable insensée, sable enfanté