L'appoint par Nadège Adam
Le contenu de ce mot a fuité avant que je l’approche.
Le réel qui fuiterait d’un truc, crevé, qui se dégonfle, une peau de chagrin, un rêve. Un nouveau panorama.
*
Le réel qui ne s’exprime que par détour,
Dans la voie du réel,
Arrachant un avalement
Un swing de golf dans mes fantasmes
Une pomme d’Adam coincée sur la branche
Attendre à regarder passer un train,
Attendre, les autres s’exprimer
Entendre le frein de sa voix,
En bégayant trois mouvements, effusifs
*
D’ailleurs, ce désastre d’ailleurs ailleurs.
Un point ça a de la gueule à la fin d’un groupe de mots… Ça pose le respect. Un point en lui-même est un aphorisme, un aphorisme à lui tout seul, un aphorisme dans ta gueule, comme un poing.
Qui tombe à pic
A point
J’ai fait le point plus que le poing. J’ai parfois fait le ‘point à plusieurs’ souvent interprété après, ‘dans le parfois’ comme un poing.
Un poing qui pointe ? Non je ne crois pas : un point qui dit avec les poings, dans les poches ce qui point.
C’est le point qui poigne, et quand ça poigne, les autres s’empoignent. Alors ils pointent du poing le point, du doigt s’embarquent sur ce point
Au-delà du bout, où partout jaloux jalonnent l’allée de leurs points, à tout bout de poings, à brûle-pourpoint, ils pointent du bout du poing mon point qui point, pointant la poigne de bout de vie, comme un point noir sur un pis.
*
Un point fait l’aphorisme, le postulat, un pointulat.
Un énoncé fini vite et bien, se frottant les mains, dans j’ai fini de me préparer : c’est bon tu peux venir ! Un énoncé auquel tout le monde a droit auquel il suffit de mettre un point sans honneur, sans virgule, sans revenir à la ligne. Un point pour respirer