LAVERIE par Natacha Guiller
(la machine tourne, je décolle au square le plus proche)
Éparpillée dans un parc au soleil
J'ai songé à la nuit noire
Et j'ai souri épervier papillon
Au croisement de ces loups poètes
Grenade esclandre écouvillon
Qui guettent le silence
Au poème à Lou déchirant les gardiens aux fenêtres
Je ris dans ma tête attraction lunaire brise moindre
La polka habitée de corps
Libre véhicule des membres
La vie sans ciller du gisant
Au dehors vertigineuse allègre
Métaphore du beau du bon dans
L’écartèlement mutique des hommes
Parodier les mendiants
En piétinant l'état d'office
Chaque ristourne la belle hypocrite
On arrache les mouches
Aux réverbères de police
Flétrie la patrie honorable
Simple cadavre brut au banc
Rongeur enculé de mulot
Qui salope de ces cales-caniveaux
L'arythmie de la cité
Cisaille des vices nos ego blaireautés
Biseau ou fusibles bien cinglés
S'en fichtre d'autres dons
La parade invisible
(revenir à l'habit)
Dans la machine
Mes fringues se sont donné le mot
Pour fomenter un nœud phénoménal
À l'image du bouillon qui me dissocie
Des pétales de sonde
Le boléro à l'origine digresse
Et ses longs pans sans bout
La maille se soude à l'agrafe
Soutien-gorge ficelé de collants qui se vrillent
Jamais vu ça
Le colmatage des trous du vaisseau à la mousse
Conglomérat de tissus
Boltanskine
J'y passe de longues minutes les bras crevés
Accroupie devant la machine
En dépelotage
Ça m'étonne mais m'anime
La déliaison des membres
Du noyau de mes bas de mes laines
De mes gants mitaines de mes draps
Des chaussettes de la DAS
Je démêle tranquille ravive consciencieuse
Tirant délicate un caleçon de soquette
Imbriqués
Les nouveaux tons humides m'émeuvent du propre
Du moins
C'est ce que je crois
Enfin ce que je crois c'est qu'ils ont été bien rincés