Oh, le cow-boy à ta botte par Renée Gagnon
nous ne rappelons ni chiens ni veaux nous ne rappelons rien à personne
mise en scène : soir à penser toute minute perdre son sens de l'orientation parler dans sa tête et se répondre longtemps quand il a commencé à pleuvoir ces espèces de phrases te viennent te font grincer des dents tu appelles quelqu'un mais personne n'arrive avec précipitation pour répondre
remarque que nous ne faisons pas de théâtre
nous parlons sec bas épaules rentrées la nuque tendue la nuque
pas appris à me tenir - et parler?
nous appelons chien tout le monde
il ne revient pas, le chien, le monde, l'image du monde, chien mort dans tes bras, ne revient pas le mot du monde, le chien de l'image
ça prendrait un lasso
quoi qu'il en soit
jouons mal au cow-boy
mais nous aimons leurs films
Billy the Kid et Pat Garrett
se rencontrent
leurs voix sont molles, c'est important qu'elles le soient, c'est comme ça dans les films western, il ne faut pas vraiment prononcer, il faut juste savoir regarder avec l'œil
l'oeil du faucon et la voix pâteuse
Pat Garrett, ce n'est pas moi, la justice et les bottes qu'il faut, pour le chien du monde à ta botte
cours seule dans les maisons
pas de piste de petits lits
la comédie du shériff qui regarde devant lui et qui pourrait tout prendre au lasso toute la poussière
les shériff sont seuls
parce qu'ils sont en colère
je ne suis pas the kid le héros
bandit entre six femmes dix femmes
la chasse aux hommes ne me réussit pas
ça passe toujours les envies de western
oh, les chiens font la belle devant toi
et tu oublies l'art du lasso
tu souris parce que c'est comme au cirque
dans tes films du monde tu vois
des veaux te regardent leurs yeux mouillés dans tes yeux de cow-boy tu n'oserais pas faire un geste vers eux tu ne voudrais pas savoir ce qui se passe avec eux quand ils ont fini de te regarder de l'autre côté de la clôture
tu souris parce que c'est comme à la campagne
nous ne pensons rien de tout ça les lassos à nos pieds se faufilent te lêchent la botte tu penses aux serpents il y en a toujours dans les films western et ce sont des moments de grande tension car il faut tuer tous les serpent ils doivent venir dans les images et disparaître
c'est ça être cow-boy c'est vivre du stress dans un film lent où on ne comprend pas ce que tu dis
tu as du talent pour ça, crois-tu
tu voudrais bien jouer un héros sur son cheval
tu ne rappelles rien à personne tu n'es pas un animal tu fais voler la poussière sur les visages tu tiens les chiens morts tu sais regarder les veaux bien en face mais pas les gens on ne se souvient pas de toi
on te le dit souvent
tu devrais apprendre à faire des clins d'œil comme dans les films, luisants et chaleureux et rusés tu dois regarder le monde en face avec une gueule de chien avec l'air de celui qui peut siffler et faire venir le monde à sa botte
commence par pratiquer le tir au lasso
fabrique des cibles
et ne pense à rien
c'est facile, qu'on dit, s'agit de ne pas se laisser déconcentrer
regarde Pat Garrett dans le film, il vise avec ses fusils comme c'est pas possible, c'est pas possible de viser les canettes, les canards, les hommes qui courent de cette façon, c'est pas possible de tuer Billy the Kid
tu vois, déjà tu apprends à faire de longues phrases
faudra que tu saches y mettre de la consistance maintenant, une matière dure et significative, apprendre des one line shot cow boy à sortir aux bons moments, tu devrais les écrire et les mémoriser, ne pas parler de chien mort et de veaux
et te trouver un nom, un prénom, qu'on se souviennent de toi, qu'on fasse des films, un nom qui fera frémir, un nom tracé dans la poussière des comptoirs, vif dans l'image du monde
et fais tourner ta corde
attrape le cou des chiens qui passent
ça te fera déjà ça
des chiens à tes pieds
qui te regardent avec la langue sortie tu pourras devenir leur maître et les appeler pour qu'ils rentrent à la maison tu pourras chercher leurs traces sur les divans et leur faire garder la porte la nuit les dents sorties
allez, c'est ça, fais tourner, fais tourner le lasso, attrape ton image du monde, fais venir la poussière fais-toi en un visage, tu verras qu'on saura ton nom
allez, continue
voilà, ça vient, tu vois comme c'est facile
pour les clins d'oeil tu dois te tourner de côté ça fait toujours plus d'effet, essaie le sourire en coin à la face du monde tu lui dira qu'il ne t'oublie pas, que tu te feras justice,
pas si mal
tu seras un héros à cheval, un grand un fier un qui fera ravaler leur bave aux autres
cow-boy, tu dois apprendre à faire des blagues ironiques avec tout le monde et à faire peur aussi, être l'amie et l'ennemie des gens et ne t'attacher à personne et ne pas les tenir morts dans tes bras, tu devras toujours partir ailleurs
maintenant tu devrais apprendre à faire des phrases à matière dure maintenant écris ce que tu diras au chien du monde
ce ne sera pas du théâtre, de la mise en scène, à peine de quoi dialoguer
les cow-boy ne parlent jamais pour rien
mise en scène : soir à penser toute minute perdre son sens de l'orientation parler dans sa tête et se répondre longtemps quand il a commencé à pleuvoir ces espèces de phrases te viennent te font grincer des dents tu appelles quelqu'un mais personne n'arrive avec précipitation pour répondre
remarque que nous ne faisons pas de théâtre
nous parlons sec bas épaules rentrées la nuque tendue la nuque
pas appris à me tenir - et parler?
nous appelons chien tout le monde
il ne revient pas, le chien, le monde, l'image du monde, chien mort dans tes bras, ne revient pas le mot du monde, le chien de l'image
ça prendrait un lasso
quoi qu'il en soit
jouons mal au cow-boy
mais nous aimons leurs films
Billy the Kid et Pat Garrett
se rencontrent
leurs voix sont molles, c'est important qu'elles le soient, c'est comme ça dans les films western, il ne faut pas vraiment prononcer, il faut juste savoir regarder avec l'œil
l'oeil du faucon et la voix pâteuse
Pat Garrett, ce n'est pas moi, la justice et les bottes qu'il faut, pour le chien du monde à ta botte
cours seule dans les maisons
pas de piste de petits lits
la comédie du shériff qui regarde devant lui et qui pourrait tout prendre au lasso toute la poussière
les shériff sont seuls
parce qu'ils sont en colère
je ne suis pas the kid le héros
bandit entre six femmes dix femmes
la chasse aux hommes ne me réussit pas
ça passe toujours les envies de western
oh, les chiens font la belle devant toi
et tu oublies l'art du lasso
tu souris parce que c'est comme au cirque
dans tes films du monde tu vois
des veaux te regardent leurs yeux mouillés dans tes yeux de cow-boy tu n'oserais pas faire un geste vers eux tu ne voudrais pas savoir ce qui se passe avec eux quand ils ont fini de te regarder de l'autre côté de la clôture
tu souris parce que c'est comme à la campagne
nous ne pensons rien de tout ça les lassos à nos pieds se faufilent te lêchent la botte tu penses aux serpents il y en a toujours dans les films western et ce sont des moments de grande tension car il faut tuer tous les serpent ils doivent venir dans les images et disparaître
c'est ça être cow-boy c'est vivre du stress dans un film lent où on ne comprend pas ce que tu dis
tu as du talent pour ça, crois-tu
tu voudrais bien jouer un héros sur son cheval
tu ne rappelles rien à personne tu n'es pas un animal tu fais voler la poussière sur les visages tu tiens les chiens morts tu sais regarder les veaux bien en face mais pas les gens on ne se souvient pas de toi
on te le dit souvent
tu devrais apprendre à faire des clins d'œil comme dans les films, luisants et chaleureux et rusés tu dois regarder le monde en face avec une gueule de chien avec l'air de celui qui peut siffler et faire venir le monde à sa botte
commence par pratiquer le tir au lasso
fabrique des cibles
et ne pense à rien
c'est facile, qu'on dit, s'agit de ne pas se laisser déconcentrer
regarde Pat Garrett dans le film, il vise avec ses fusils comme c'est pas possible, c'est pas possible de viser les canettes, les canards, les hommes qui courent de cette façon, c'est pas possible de tuer Billy the Kid
tu vois, déjà tu apprends à faire de longues phrases
faudra que tu saches y mettre de la consistance maintenant, une matière dure et significative, apprendre des one line shot cow boy à sortir aux bons moments, tu devrais les écrire et les mémoriser, ne pas parler de chien mort et de veaux
et te trouver un nom, un prénom, qu'on se souviennent de toi, qu'on fasse des films, un nom qui fera frémir, un nom tracé dans la poussière des comptoirs, vif dans l'image du monde
et fais tourner ta corde
attrape le cou des chiens qui passent
ça te fera déjà ça
des chiens à tes pieds
qui te regardent avec la langue sortie tu pourras devenir leur maître et les appeler pour qu'ils rentrent à la maison tu pourras chercher leurs traces sur les divans et leur faire garder la porte la nuit les dents sorties
allez, c'est ça, fais tourner, fais tourner le lasso, attrape ton image du monde, fais venir la poussière fais-toi en un visage, tu verras qu'on saura ton nom
allez, continue
voilà, ça vient, tu vois comme c'est facile
pour les clins d'oeil tu dois te tourner de côté ça fait toujours plus d'effet, essaie le sourire en coin à la face du monde tu lui dira qu'il ne t'oublie pas, que tu te feras justice,
pas si mal
tu seras un héros à cheval, un grand un fier un qui fera ravaler leur bave aux autres
cow-boy, tu dois apprendre à faire des blagues ironiques avec tout le monde et à faire peur aussi, être l'amie et l'ennemie des gens et ne t'attacher à personne et ne pas les tenir morts dans tes bras, tu devras toujours partir ailleurs
maintenant tu devrais apprendre à faire des phrases à matière dure maintenant écris ce que tu diras au chien du monde
ce ne sera pas du théâtre, de la mise en scène, à peine de quoi dialoguer
les cow-boy ne parlent jamais pour rien