poème par Yusuf Kadel
Pour Mariam Solim
La télé est allumée : une femme
Aux cheveux tressés et enduits de graisse
Pile le grain...
De la rue par la fenêtre ouverte
M'interpellent les cris d'un enfant
Sa mère le sermonne et le secoue
Elle porte une veste à rayures
Quelques chiens traversent l'asphalte
Des voitures bifurquent... ralentissent
D'autres auraient à peine bronché
L'enfant et sa mère s'éloignent
L'intérieur de la main me démange
Excellent présage selon certains
J'y crois sans y croire
Qui sait ? Il y a tellement de mystères !
La vie descend-elle des comètes ?
«a m'a juste effleuré l'esprit
Très vieux souvenir de lecture
Le titre exact de l'ouvrage ne me revient pas
Un insecte remonte le long de ma jambe
Son contact m'incommode
Je voudrais le chasser mais il est si beau
Rouge carmin tacheté de bleu
Sur le trottoir des marchands se sont installés
Ils parlent fort et rient de bon cœur
Il me semble avoir entendu le mot « chapeau »
Le plus âgé arbore un étrange couvre-chef
Une odeur de poivre et de cannelle
Chatouille mes narines...
Ce soir les voisins
Mangeront épicé
Rien que d'y songer
L'estomac me brûle
Dans la télé
Un planeur trace sa route
Les marchands
Causent et s'esclaffent toujours
Sous le manguier une chaise vide