Mémoire cache (extrait) par Pierre Ménard

Les Apparitions

Mémoire cache (extrait) par Pierre Ménard

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loin



Peut-être mais c'est tout ces couleurs d'une mixture d'oubli et de rancune ce soir sur vos écrans ce qu'on en dit l'inoubliable sang séché ni points d'exclamation ni points de suspension ni parenthèses ici la ponctuation n'entre pas en jeu sur une peau fine et tendue entretien de l'offre par la demande avide et toujours nue ou pire mais ce soir tu ne le feras pas et c'est pourquoi j'en reviens à à la la mer les yeux fermés je vois la vie rôde par ici et s'en va


Chanter comme on relève le mot c'est le verbe verser oui que la version soit versée serait la donne sur le versant où la prose la bonne rencontre comme jadis il était chic d'être rive gauche les rois tu les comptes oui mais pas les atouts chaque fois je lui posais une question sur lui-même l'impression de jeter une pierre au fond d'un puits l'été prendre appui et se propulser loin de toute nostalgie dans la nouveauté soudain la chaleur de l'été les silhouettes du désir la fête faire la fête temps de débordement passager limité faire la fête à l'ordre social jardin des facéties je ne l'entendais jamais atteindre le fond


Ce mot d'ordre estival faire sensation Forties Viking Fisher Dogger Sud Gascogne mélopées géographies mystérieuses parfois dangereuses Biscaye Finistère Cromarty j'entends vent de nord-ouest variant ouest force 5 à 7 faiblissant 4 par moments à l'est j'aime découvrir ce que je sais déjà les rois tu les comptes oui mais pas les atouts l'appel des hautes lumières et des forts contrastes point retour à la ligne soudain la chaleur de l'été j'entends ses applaudissements nourris et sans fin telle une pluie ondulant sur le passif du bitume jours enchaînés resterait un pollen trouver son rythme ON AIR


Retour en arrière je me fais des films ce que je vois deviens ce que je vis conjuguons nos talents jusqu'à épuisement des stocks


Le biopic (prononcer baillopik) l'attirail banal effrayant de la dictature machines à ouvrir les enveloppes puis les recoller discrètement après lecture du courrier collection de faux nez faux cils faux tampons postaux appareils photos camouflés dans un faux ventre pour filatures discrètes bocaux de conserves d'odeurs chiffons imprégnés du parfum de personnes suspectes les faire rechercher par des chiens on n'est pas des pieds et mains liés à une barre de fer suspendu bocaux de conserves d'odeurs et le reste de l'attirail les mâchoires calées à l'avenant


Un tuyau dans l'œsophage qui se gonfle d'eau hissé au plafond lâché mourir asphyxié par l'eau jaillissant barre de fer de la bouche et du nez survivre souvent conserves d'odeurs au prix de nombreuses fractures tu ne manques pas d'air les mâchoires calées hissé haine quitte ou double la facture le prix sans a priori il a trouvé la mort comme un chien parler de sang indéfiniment prendre et perdre pied mutations de cris inarticulés et de nuits il a perdu la vie c'est idiot mais c'est la grippe a priori vous avez un médecin traitant ? et le reste à l'avenant jusqu'à épuisement des stocks


il a des muscles mais plus de héros


Dans la poussière un rayon on aimerait que ce soit là le titre d'une pièce derrière les volets d'été translucides le paysage un pli de forêt en bordure et sur l'eau moteur coupé humant la lumière en bulles de peupliers d'eau le chat s'en souvient dans la moire de rayons sur le seuil il n'y a pas de plus grand bonheur sans paroles l'empreinte ou presque et ce n'est pas bien difficile à comprendre la lumière est le masque parure (donnant ici le rythme) il en faudrait des jours ni caché ni visible ni rien coup de gong lointain impuissante douceur et l'on voit tout cela on l'entend tous les jours viens ne reste pas partons d'ici je t'emmène viens fuyons foules