01 juil.
2008
La revue Alliage, n°62 (micro & nano)
Alors que ce numéro s'ouvre sur un texte d'Arthur Danto à propos du travail de Jacob El Hanani (reproduction d'une œuvre en couverture et portfolio), il est grand temps de parler de la revue de Jean-Marc Lévy-Leblond, exemple sans doute unique en Europe de dialogue entre les sciences, la fiction, la culture et l'Art, de questionnement sur les thèmes colportés par la science-fiction et sur les fictions construites par les scientifiques.
A une époque bien éloignée des humanistes érudits qui pouvaient embrasser toute la Connaissance de leur siècle et où les savoirs sont inévitablement territorialisés, l'existence même de cette revue semble une fiction !
Toutes les possibilités de passage et de transgression d'un champ à l'autre sont explorées : contributions de scientifiques de métier qui sont aussi des artistes (tels Philippe Boutibonnes dans ce numéro ou Jacques Mandelbrojt dans le précédent), contributions d'artistes utilisant des données ou techniques sicentifiques (Gritt Ruhland), contributions d'artistes présentant un intérêt pour la pensée scientifique (Philippe Ramette), historique des confrontations et croisements, propositions concrètes pour parer aux dangers des cloisonnements (Notes pour une autre politique scientifique par Lévy-Leblond lui-même), contributions d'épitémologues et de philosophes : de Lucrère à Lucas (oui, Georges le cinéaste !), l'un des inter-titres d'un article d'Eliane Martin-Haag (n° 60) révèle bien l'extension des distances spatio-temporelles et culturelles parcourues dans et par cette revue ; l'exigence de critique constitue sa préoccupation constante, critique du scientisme comme de l'obscurantisme et de leurs dérivés dans le contexte actuel de triomphe arrogant du mercantilisme.
Certains articles sont parfois âpres et d'autres candides (deux écueils inévitables des sorties de champ) mais Alliage est toujours d'une lecture plaisante grâce aux illustrations de qualité des artistes commentés, aux vignettes humoristiques et aux Chroniques du savant flou , le découvreur de textes de tous ordres Zéphirin Xirdal (pseudo de Lévy-Leblond décodé par Jean Chesneaux, à la page 159 du double numéro 57-58).
Financée parfois par des institutions à l'occasion de colloques mais souvent autonome (grâce à l'Association Niçoise d'Animation et d'Information Scientifique), la revue Alliage reprend dans les deux sens la soif de comprendre des humanistes et le combat des Lumières, en admettant pour le meilleur, comme le déclara un jour son physicien fondateur et directeur, que les trous noirs sont troublants.
A une époque bien éloignée des humanistes érudits qui pouvaient embrasser toute la Connaissance de leur siècle et où les savoirs sont inévitablement territorialisés, l'existence même de cette revue semble une fiction !
Toutes les possibilités de passage et de transgression d'un champ à l'autre sont explorées : contributions de scientifiques de métier qui sont aussi des artistes (tels Philippe Boutibonnes dans ce numéro ou Jacques Mandelbrojt dans le précédent), contributions d'artistes utilisant des données ou techniques sicentifiques (Gritt Ruhland), contributions d'artistes présentant un intérêt pour la pensée scientifique (Philippe Ramette), historique des confrontations et croisements, propositions concrètes pour parer aux dangers des cloisonnements (Notes pour une autre politique scientifique par Lévy-Leblond lui-même), contributions d'épitémologues et de philosophes : de Lucrère à Lucas (oui, Georges le cinéaste !), l'un des inter-titres d'un article d'Eliane Martin-Haag (n° 60) révèle bien l'extension des distances spatio-temporelles et culturelles parcourues dans et par cette revue ; l'exigence de critique constitue sa préoccupation constante, critique du scientisme comme de l'obscurantisme et de leurs dérivés dans le contexte actuel de triomphe arrogant du mercantilisme.
Certains articles sont parfois âpres et d'autres candides (deux écueils inévitables des sorties de champ) mais Alliage est toujours d'une lecture plaisante grâce aux illustrations de qualité des artistes commentés, aux vignettes humoristiques et aux Chroniques du savant flou , le découvreur de textes de tous ordres Zéphirin Xirdal (pseudo de Lévy-Leblond décodé par Jean Chesneaux, à la page 159 du double numéro 57-58).
Financée parfois par des institutions à l'occasion de colloques mais souvent autonome (grâce à l'Association Niçoise d'Animation et d'Information Scientifique), la revue Alliage reprend dans les deux sens la soif de comprendre des humanistes et le combat des Lumières, en admettant pour le meilleur, comme le déclara un jour son physicien fondateur et directeur, que les trous noirs sont troublants.