Ode à Magon, extrait par Pierre Garrigues
Je t’en prie, « Viens, Cypris, dans des coupes dorées /
versant du nectar / mêlé au tendre désir… »
et que mon Amie goûte avec moi le loisir
de regarder notre âme en l’âme incorporée
d’un Vieux Magon aux éclats tuilés, à l’orée
de l’étreinte… Je sens la nuit nous dessaisir
des liens de la pudeur, pour offrir le plaisir
aussi doux que le miel. Caresses timorées
d’abord, puis plus osées, table basse, divan,
verres, vin, tout est demeuré dans le fervent
reflet du miroir sur le mur, un soir de mars
où la rue est silencieuse et la lueur du
réverbère très pâle, faisant des éparses
choses les éléments d’un lieu sans étendue
ni pensée