Passagèreté par Fabienne Roitel
Au milieu des mots et des petites gens
On s’aperçoit vite que la poussière est précieuse
Que sa filiation est précieuse
Que sa générosité est précieuse
Qu’être humain est la seule richesse qui nous soit donné
À quoi bon vouloir la dilapider.
La vie sème ses bouches qui deviendront baisers
Ses pieds qui seront passagèreté
Nos visages jardins, doux lichens et instants fragiles
Où jouent nos espoirs, nos enfants, notre mémoire
À moins que tous les arbres dépérissent
Qu’il n’y ait plus que des puits sans eau et des corbeilles sans pain
Des gueules avides attendant du sang et des larmes et des excréments
Maintenant n'attends plus que l’espoir
Cache tes larmes, oublie tes plaintes
Pour cette vie qui palpite en dehors de toi
De nous
En quête d’innocence