GIRANDOLE POUR JARRY par Constantin Kaïtéris

Ayant brûlé des deux bouts sa verte chandelle,
Avec son p’tit chapeau, avec son p’tit vélo,
Le revolver à trop de coups du père Ubu,
Sorti tout droit d’un catalogue des armes et cycles
Et à la boutonnière la fleur verte, l’absinthe
De tout bouquet en guise de mise en forme physique.

Potache il déforma les cours et le physique
D’un corps en saignant de même matière, une chandelle
N’éclairant pas sa base, martyr peint vert absinthe
À la science imbuvable, juché sur un vélo*
Ymaginaire ; désagrégé, pantin sur cycle,
Hébert devint l’ébénistre, l’hurluberlubu.

Ubu, palindrome tripode minimal, ubU
Cocu avec un fil à la ’pataphysique,
Marionnette de substitution tournant au cycle
Des représentations qui exhibent la chandelle,
Les ficelles du poète et la chaîne de vélo ;
La cuiller à trous c’est pour l’âme sainte de l’absinthe.

Avec au porte-langage le Terminus-absinthe,
Jarry symboliste symbolique chut en l’Ubu.
C’est lui, dans la course de l’Ascension à vélo
Qui perd des minutes de sable mémorial, physiques
Et morales, sa pompe à phynance comme sa chandelle-
Phare et ses gidouilles pneumatiques pour sa bicycl-

Ette, rond comme le barillet qui tourne dans son cycle
À six coups pour dézinguer les verres verts d’absinthe.
D’Allais à Maeterlinck ses vers montent en chandelle,
Trop fol est Faustroll mais moins que l’œuf pâle Ubu,
Un enfant-roi sadique aux besoins très physiques
Qui perd les pédales et le guidon du vélo.

L’auteur ne s’en froisse pas et repasse à vélo
Sans faire un pli l’homme, sa doublure et l’œuvre en cycle.
Le principe de Carnot, c’est sa culture physique,
Pratiquant l’entropie, mû au moteur absinthe.
Et quand il eut écrit, et que trop il ubu,
La chaudière s’éteignit, il souffla la chandelle.

Rallumons trente-six chandelles au chantre à vélo
Doué d’ubuquité, poète ami du cycle
De la bouteille d’absinthe jusqu’à sa mort physique.