Caroline Sagot-Duvauroux (1952-2024) par Tristan Hordé

Les Célébrations

Caroline Sagot-Duvauroux (1952-2024) par Tristan Hordé

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J’apprends par hasard, en recevant la lettre des éditions Corti, la mort de Caroline Sagot-Duvauroux, que j’ai un peu connue grâce au CNL, de 2009 à 2012, et surtout beaucoup lue et relue. Ses livres sont en France à côté de l’abondante publication de poèmes, questionnant sans cesse ce qu’est vivre, ce qu’est l’absence de l’être aimé, ce qu’est l’écriture aussi. Sa « voix » s’est tue le 28 juin, ses livres sont toujours là, sans doute "inclassables", soutenus par les éditions Unes, puis les éditions Corti.

 

Quelques lignes, extraites de recensions anciennes :

 

L'écriture qui entend s'avancer vers l'inconnu de nous-même n'est jamais aisée à lire, mais ce qui est connu n'a pas besoin d'être écrit, « La phrase noue la gorge d'une illisible vision. // Si la vision était lisible on cesserait d'écrire. »

 

L’ordre du monde défait se dit par la mise en pièces des règles convenues de la syntaxe : phrases inachevées ou réduites à très peu de mots, à un mot, comme si la trituration de la langue pouvait aboutir à comprendre l’incompréhensible qu’est la disparition.

 

Ce qu'est la poésie : « Éclabousser la langue d'un oui qui refuse, d'une puissance innommable. Le conflit et le gré. Si tout s'articulait de penser, la poésie serait inutile. La poésie cherche à inarticuler l'énigme de parler ». "Programme" d'une grande exigence, celle à l'œuvre par exemple chez deux auteurs présents dans Le Buffre, Novalis, par une citation, et Beckett, par un titre (Malone meurt).