08 mars
2004
Ci-gît ou les suicidés de la famille. par Francine Montplaisir
Il y a quelques années, Gilles Lapointe énumérait dans une édition critique des points communs entre Claude Gauvreau(1925-1971) et Antonin Artaud (1896-1948) : les deux en effet ont connu les électrochocs et la psychiatrie, le grand amour pour une comédienne et ont fait leur entrée dans les lettres par l'épistolaire (J. Rivière pour Artaud et J-C Dussault pour Gauvreau). Il faudra y ajouter que par leurs héritiers, les deux connaîtront la même misère après leur mort. Nous ne voulons pas ici discuter de la véracité des accusations, nous pouvons toutefois affirmer que dans les faits Paule Théverin a travaillé sur le fonds Artaud de 1948 à 1993, que la famille a essayé de la tenir dans l'anonymat, qu'elle a retardé pendant près de dix ans la publication d'un titre et qu'ils l'ont accusée d'inventer l'œuvre. Pour ce qui est du fonds Claude-Gauvreau, depuis sa mort en 1971, personne n'y a accès : il est sous l'excellente (?) garde de son frère Pierre Gauvreau, lui-même auteur et peintre. Faut-il le rappeler, les deux frères Gauvreau sont signataires du manifeste des automatistes Refus global (1948) dans lequel était entre autres, dénoncé le trop grand contrôle de l'…glise ainsi que le manque de reconnaissance de l'artiste. Autres temps, même combat. Claude Gauvreau aura crié trop vite que l'ère nauséeuse des usurpateurs est révolue .