26 oct.
2011
CCP n° 22, Dossier Critique de la poésie
Est-ce un bien, un mal ou les feuquines deux, est-ce normal ou hormonal, la critique de la poésie est habitée par la plupart des sidérations actuelles trop actuelles, d'abord celle de l'ABSENCE, qui brille toujours le plus, celle de Patrick Kéchichian (qui n'est plus au Monde, on parlera bientôt de son Paulhan), celle d'Emmanuel Laugier (hors délais), celle de la critique sur le web (bizarrement non sollicitée) ; en revanche très présente, la sidération du travail des technologies d'écriture (Franck Leibovici), dela conciliation scientifique (Fabien Vallois), du tout proche projet hétérotélique (Isabelle Garron avec de belles citations de Reverdy, le retour),des déterminismes sociologiques et de l'ébranlement des genres (Gwenaëlle Stubbe et Stéphane Bouquet plus US que jamais),de l'aveu autocritique (moulé pensée haute définition par Eric Loret, envahi par l'impatience de poétiser soi-même par David Lespiau ou formaté autofiction dans le mur immature par Xavier Person), de la mise en scène de la poésie par elle-même (Françoise De Laroque, avec Reverdy aussi).Du coup, Francis Cohen et sa fascination pour la compréhension psychanalytico-philosophique ou Nathalie Quintane etl'attraction de la subversion politique apparaissent presque décalés.
Pour paraphraser le grand absent Kéchichian, on pourrait dire que tous ces textes se rangent soit dans des formes diverses de positivisme (la grande majorité) soit dans une certaine mystique des lettres où l'écrivain s'exalte lui-même et de lui-même.La troisième voie, qui sinue au centre, est plus qu'étroite.
Un seul texte peut y être situé, qui échappe à ces étiquetages désinvoltes, un seul correspond au rêve de tout critique qui se rêve poète et vice versa, c'est celui de Philippe Beck : parce que comme l'enfant (= génie) il est le seul à dire-voir notre double aveuglement (y compris à l'intérieur de la poésie), à l'identifier commeprincipale cause de notre incapacité à livrer la seule bataille critique qui vaille, la cruciale bataille contre le poétisme et à défendre la poésie en tant qu'elle n'est autre que l'inquiétude pour l'histoire que portent langue et langage.
Le volume est agrémenté de fac-similés des ouvrages des pères fondateurs, Bataille, Blanchot, Barthes and co ; dans ce decorum minimaliste et signifiant, on croit deviner que le comité de rédaction de CCP a contacté la génération des forces vives des critiques (i. e. les moins de 50 ans !), peut-être pour faire le point sur cette tradition mais que saura-t-on de l'énoncé exact ? s'agit-il de ce qui figure sur le bandeau et en tête du Sommaire, Critique de la poésie , ou bien de l'énoncé que traite Isabelle Garron, poésie et critique, et qu'elle qualifie justement de massif et sans bord ?On ne le saura pas, le Comité réalisant cette prouesse on ne peut plus "poétique" d'être à la fois bavard et muet.
Le plus intéressant maintenant, consisterait à demander à chacun de ces contributeurs ce qu'il a pensé de ce numéro en généralet de chaque texte en particulier.
Le dossier s'achève par une bibliographie sommaire d'Emmanuel Ponsart qui ne s'excuse pas par avance de ses lacunes :
J'ai peut-être cette chance d'avoir à les lire.
Pour paraphraser le grand absent Kéchichian, on pourrait dire que tous ces textes se rangent soit dans des formes diverses de positivisme (la grande majorité) soit dans une certaine mystique des lettres où l'écrivain s'exalte lui-même et de lui-même.La troisième voie, qui sinue au centre, est plus qu'étroite.
Un seul texte peut y être situé, qui échappe à ces étiquetages désinvoltes, un seul correspond au rêve de tout critique qui se rêve poète et vice versa, c'est celui de Philippe Beck : parce que comme l'enfant (= génie) il est le seul à dire-voir notre double aveuglement (y compris à l'intérieur de la poésie), à l'identifier commeprincipale cause de notre incapacité à livrer la seule bataille critique qui vaille, la cruciale bataille contre le poétisme et à défendre la poésie en tant qu'elle n'est autre que l'inquiétude pour l'histoire que portent langue et langage.
Le volume est agrémenté de fac-similés des ouvrages des pères fondateurs, Bataille, Blanchot, Barthes and co ; dans ce decorum minimaliste et signifiant, on croit deviner que le comité de rédaction de CCP a contacté la génération des forces vives des critiques (i. e. les moins de 50 ans !), peut-être pour faire le point sur cette tradition mais que saura-t-on de l'énoncé exact ? s'agit-il de ce qui figure sur le bandeau et en tête du Sommaire, Critique de la poésie , ou bien de l'énoncé que traite Isabelle Garron, poésie et critique, et qu'elle qualifie justement de massif et sans bord ?On ne le saura pas, le Comité réalisant cette prouesse on ne peut plus "poétique" d'être à la fois bavard et muet.
Le plus intéressant maintenant, consisterait à demander à chacun de ces contributeurs ce qu'il a pensé de ce numéro en généralet de chaque texte en particulier.
Le dossier s'achève par une bibliographie sommaire d'Emmanuel Ponsart qui ne s'excuse pas par avance de ses lacunes :
J'ai peut-être cette chance d'avoir à les lire.