CCP numéro 11, la revue du cipM.

Les Parutions

25 avril
2006

CCP numéro 11, la revue du cipM.

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Pourquoi parler encore de cette revue qui persévère diaboliquement dans ses défauts, dont le moindre n'est pas le jeu couinant des ascenseurs aux grossiers renvois ?! La critique en circuit poétique fermé, la critique de tous faite par tous, c'est la critique fête-partouze : la revue Nu(e) y est célébrée de même que le dernier livre de David Dumortier et Mariette sévit toujours aussi midinette sur 10 pages pendant que Bory s'offre son Pléiade ... Suchère et Pascal Boulanger ont droit à plus de deux pages tandis que des livres importants comme Sports de Dominique Quélen sont expédiés en une demi, l'iniquité s'expliquant uniquement par le poids qu' attribue le Comité de rédaction aux recenseurs-signataires dans le champ de production : régime Pé-Pair !
Comme nombre de leurs concitoyens, les poètes français se permettent de fermer les yeux sur des comportements qu'ils fustigent avec indignation lorsqu'ils les remarquent chez les hommes politiques, certes à une autre échelle mais ...
Mais on parle de ce numéro de CCP parce qu'il y a une belle citation de Georges Henein en quatrième de couverture.
Parce qu'on a sauté quelques numéros (5 ou 6 ?).
Parce que c'est la revue la plus exhaustive en matière d'édition de poésie.
Parce qu'elle est la seule à rétribuer ses auteurs.
Parce qu'il y a un beau texte de Stéphanie Eligert sur les Libraires de Montpellier et pas mal d'autres bons points à donner mais qui les verra-lira ? Une image distinguante tout de même (= 10 bons points), pour la note lumineuse d'Emmanuelle Pireyre sur les derniers livres de Philippe Beck et certaines pointes fines de Christian Arthaud.
Dans ce numéro, on peut aussi tomber sur un dossier consacré à Fourcade avec beaucoup de pages gonflantes (au sens propre) et inutiles dont les photos de ses derniers livres ; la seule chose véritablement intéressante est l'entretien du Maître avec Frédéric Valabrègue (dont le dernier ouvrage, assez médiocre, bénéficie-?- d'une recension qui l'est encore plus et déborde du cadre p. 98 et 99, à la faveur de l'un de ces passe-droit marseillais qui ont de quoi énerver l'abonné le mieux disposé), extrait de la fin :

... après ( l'écriture du der des ders, NDLR) il n'est pas si facile de revenir, on reste à deux doigts de la mort et ça dure une éternité et on a le sentiment que tout le monde la voit sur vous, la mort comme écrivain qui équivaut à toute mort nommable - et après encore on a honte d'en revenir, si gauche et si nu.

Où l'on voit que Fourcade a mis un tout petit peu d'eau dans sa propension à dramatiser.
Le reste est heureusement moins surjoué. Et donne envie de lire le livre que Preston Neal Jones vient de consacrer au tournage du seul film de Charles Laughton, The Night of the Hunter, pas encore traduit en français.
Le commentaire de sitaudis.fr éditions farrago-cipM-2006
292 p.
15 €
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