Ciné-plage, extrait par Etienne Faure
Extrait de « Chapeau, Franz », pages 42-43
Des cachets pour le crâne, un remède de cheval
qu’il s’administre lentement à Kierling
comme on se donne avec soin la mort, rien n’y fait,
la douleur sans répit tape les nerfs, tout le système,
écartant tout repos de la chambre
où la fenêtre
ouverte aux flux ranime une senteur de bois, matière
à écrire tant désirée, enserrée à Zürau
comme on tient encore à la vie qui cogne,
à chaque toux perdant patience
d’attendre quoi - on a frappé, non ? –
qu’un dernier bruit de robe à l’entrée enfreigne
-Ottla ? Félice ? – enfin le seuil
si loin de Prague
où meurt le choucas
Sous cape ou chapeau de poils
- de chat probablement -
le rire de Kafka s’attarde
à la faveur des voûtes, arcades
où commerçait l’écho naguère,
où de maigres vies sous leurs étoffes
mangeaient du mou, du poumon sur les seuils
tandis que l’ombre étique avançait,
atteinte ici de la toux secourable
en tous points identique
aux toux que secoue le rire,
en pareil cas,
d’un libre porteur de chapeau.
chapeau, Franz