07 nov.
2009
& de E. E. Cummings
Tout le monde aime Cummings
manque ici une seconde prémisse
Cummings est une énigme
Très au-delà du cercle des poètes d'aujourd'hui qui l'admirent unanimement et en dépit de l'obstacle de la langue, des lecteurs de plus en plus nombreux se laissent conquérir par cette œuvre très inventive formellement. Bien que né à la fin du XIX ème siècle, Cummings semble plus contemporain que beaucoup d'auteurs vivants : lorsqu'il meurt en 1962, Deguy a pourtant déjà publié quatre fois ! Peut-être ce succès est-il lié à la fraîcheur des élans amoureux du poète, à la grâce de ses jeux d'enfant ? en ce sens, on pourrait le rapprocher d'Apollinaire, sans doute plus érudit mais tout aussi inventif formellement et unanimement célébré.
L'ouvrage ici recensé a un mérite de plus, celui d'être clairement présenté et situé par son préfacier, Philippe Blanchon qui dirige la " Collection Classique " chez le Libraire-Editeur Toulonnais : il nous apprend que sous le titre de la seule esperluette, refusée dans le titre par le premier éditeur de Tulips AND chimneys , E. E. C. a regroupé en 1925 ce qu'il restait d'inédit de son manuscrit original, ajoutant à l'ensemble quelques nouvelles pièces et publiant le tout à compte d'auteur.
Quelques réserves.
La couverture, avec son logo (?!) dans le style de Vasarely faisant la sieste dans la lavande, n'est pas adéquate (avec Olson non plus d'ailleurs) au contenu.
Les traductions par Thierry Gillibœuf, soit dit en toute partialité, manquent de l'audace dont témoigne Jacques Demarcq, le poète des ZOZIOS étant en prise directe avec la sensibilité de Cummings, avec ses cent façons de nous attacher comme il attache des mots qui ne devraient grammairement pas l'être ; comme lui, Demarcq dépasse l'opposition simpliste et mère entre lyrisme et formalisme (sa traduction de No Thanks paraîtra au printemps chez Clémence Hiver).
Le Philosophe n'aime pas les syllogismes bancals
ni les énigmes en boucle
& voici le début du poème de la p. 82 :
même un crayon a peur de
créer le corps poseur fait par chance
un stylo est terriblement effrayé
de son de ce des deux yeux du
sourire ... aussi, depuis que le monde n'est
qu'un morceau d'éminente fragilité.
Bien et quand - La susceptibilité
sous-entend-elle la perspicacité, ou bien ?
manque ici une seconde prémisse
Cummings est une énigme
Très au-delà du cercle des poètes d'aujourd'hui qui l'admirent unanimement et en dépit de l'obstacle de la langue, des lecteurs de plus en plus nombreux se laissent conquérir par cette œuvre très inventive formellement. Bien que né à la fin du XIX ème siècle, Cummings semble plus contemporain que beaucoup d'auteurs vivants : lorsqu'il meurt en 1962, Deguy a pourtant déjà publié quatre fois ! Peut-être ce succès est-il lié à la fraîcheur des élans amoureux du poète, à la grâce de ses jeux d'enfant ? en ce sens, on pourrait le rapprocher d'Apollinaire, sans doute plus érudit mais tout aussi inventif formellement et unanimement célébré.
L'ouvrage ici recensé a un mérite de plus, celui d'être clairement présenté et situé par son préfacier, Philippe Blanchon qui dirige la " Collection Classique " chez le Libraire-Editeur Toulonnais : il nous apprend que sous le titre de la seule esperluette, refusée dans le titre par le premier éditeur de Tulips AND chimneys , E. E. C. a regroupé en 1925 ce qu'il restait d'inédit de son manuscrit original, ajoutant à l'ensemble quelques nouvelles pièces et publiant le tout à compte d'auteur.
Quelques réserves.
La couverture, avec son logo (?!) dans le style de Vasarely faisant la sieste dans la lavande, n'est pas adéquate (avec Olson non plus d'ailleurs) au contenu.
Les traductions par Thierry Gillibœuf, soit dit en toute partialité, manquent de l'audace dont témoigne Jacques Demarcq, le poète des ZOZIOS étant en prise directe avec la sensibilité de Cummings, avec ses cent façons de nous attacher comme il attache des mots qui ne devraient grammairement pas l'être ; comme lui, Demarcq dépasse l'opposition simpliste et mère entre lyrisme et formalisme (sa traduction de No Thanks paraîtra au printemps chez Clémence Hiver).
Le Philosophe n'aime pas les syllogismes bancals
ni les énigmes en boucle
& voici le début du poème de la p. 82 :
même un crayon a peur de
créer le corps poseur fait par chance
un stylo est terriblement effrayé
de son de ce des deux yeux du
sourire ... aussi, depuis que le monde n'est
qu'un morceau d'éminente fragilité.
Bien et quand - La susceptibilité
sous-entend-elle la perspicacité, ou bien ?