04 août
2006
Dernier relâchement de Walter Serner, manifeste Dada.
Passons sans passer par-dessus les nombreuses coquilles (même dans le prénom du traducteur-éditeur, en bas de la page de titre) et erreurs d'un texte qui aurait dû bénéficier de plusieurs relectures de même que les indispensables notes, on a en mains quelques pièces essentielles du dossier politico-esthétique sur les origines de Dada et un livre très bien confectionné, à l'iconographie superbe. Il est certes un peu cher mais il faut noter qu'il n'a bénéficié d'aucune subvention (???).
En 78 paragraphes drôlement nihilistes, Serner s'attaque comme de rien à rien et tout, à l'art, à la sculpture définie comme jouet particulièrement peu malléable, rendu incisif par œillade métaphysique , à Napoléon comme à Rimbaud, à la religion, à la conscience, à l'Amour capable de transformer un canard en cygne , au sens et au non-sens, au mot et à son entame, aux virtualités inexploitées du signifiant, à l'écriture qu'il raille avec des pantalonnades de parenthèses et une virulence inventive :
Chaque mot est bien entendu une compromission.
Aucun espoir, pas même la Révolution, une bagarre hystérique entre êtres organiquement sous-doués ni aucun socle d'appui pour la pensée :
On ne peut même pas ... se fier à sa résolution de ne plus se fier à rien.
Venue avec la transe des véritables découvreurs et donc moins facilement accessible en dépit de l'humour rageur, cette prose qui a présenté de gros problèmes de traduction, charrie tous les concepts, paradoxes et aphorismes dont Tzara saura tirer profit non sans habileté, celle dont font preuve aujourd'hui les professionnels de la communication.
Cette édition du premier manifeste Dada répertorié répare une grave injustice de la mémoire française ; l'éditeur-traducteur en annonce la suite, Le Bréviaire d'escrocs - et de ceux qui désirent le devenir (1928).
En 78 paragraphes drôlement nihilistes, Serner s'attaque comme de rien à rien et tout, à l'art, à la sculpture définie comme jouet particulièrement peu malléable, rendu incisif par œillade métaphysique , à Napoléon comme à Rimbaud, à la religion, à la conscience, à l'Amour capable de transformer un canard en cygne , au sens et au non-sens, au mot et à son entame, aux virtualités inexploitées du signifiant, à l'écriture qu'il raille avec des pantalonnades de parenthèses et une virulence inventive :
Chaque mot est bien entendu une compromission.
Aucun espoir, pas même la Révolution, une bagarre hystérique entre êtres organiquement sous-doués ni aucun socle d'appui pour la pensée :
On ne peut même pas ... se fier à sa résolution de ne plus se fier à rien.
Venue avec la transe des véritables découvreurs et donc moins facilement accessible en dépit de l'humour rageur, cette prose qui a présenté de gros problèmes de traduction, charrie tous les concepts, paradoxes et aphorismes dont Tzara saura tirer profit non sans habileté, celle dont font preuve aujourd'hui les professionnels de la communication.
Cette édition du premier manifeste Dada répertorié répare une grave injustice de la mémoire française ; l'éditeur-traducteur en annonce la suite, Le Bréviaire d'escrocs - et de ceux qui désirent le devenir (1928).