17 mars
2006
"des artistes, des écrits" de Didier Arnaudet
Il s'agit bien d'une anthologie comme l'indique le sous-titre elle est :
consacrée aux artistes (la plupart consacrés , sinon par le marché pour un nombre important d'entre eux, du moins par leurs pairs et la critique), aux artistes français (ou s'exprimant en français) qui écrivent ou entretiennent un certain rapport ou un rapport certain à l'écriture, une idée de Didier Arnaudet.
Celui-ci a demandé à chacun des élus un texte de son choix, excluant la littérature d'explicitation et une présentation libre.
Comme on vit une époque de défiance vis-à-vis de la théorie (ou de plus grande paresse intellectuelle ?!), Arnaudet lui-même s'est adonné à la Fiction en guise de préface avec une mise en espace textuel de tous ceux qui ont répondu à ses sollicitations.
L'ouvrage est donc très hétéroclite, étalage en vide-grenier du tout est possible si bien que chacun viendra y fouiner avec curiosité et vif plaisir.
Tentons tout de même quelques repères : seuls Ben, Suzanne Doppelt et Stéphane Bérard peuvent être considérés comme artistes ET aussi comme poètes ou écrivains.
Les autres ont un rapport plus trouble, biaisé et, pour certains, pas moins intéressant.
A un pôle on peut citer Dezeuze qui présente des textes à même d'illustrer ses images ou Jean-Luc André dont les textes accompagnent le travail et à l'autre Paul-Armand Gette qui écrit :
Quand je veux me faire entendre, j'écris car je ne peux passer mon temps à gueuler.
Ou bien Philippe Favier qui livre sans commentaire un extrait de son seul livre, Ana paru en 2003 chez Fata Morgana : vers en forme de miniatures verbales hantées comme son travail par le gai dépouillement, la réduction et la mort.
Arnaud Labelle-Rojoux, Le performer et historien de l'art parodique, perfore le texte de caractères spéciaux sur le mode dadaïste ; de la même façon, Joël Hubaut, plus compact et sonore, comme tous ceux que l'on vient de citer pour le second pôle, se situe dans le registre global d'une expression individuelle dénarcissisée.
En revanche, on comprend moins bien ce que fabriquent ici des textes de Le Gac, partie la moins spectaculaire de son dispositif : il dit dans sa présentation n'avoir jamais lâché une seule œuvre sans texte et offre ici un morceau dissocié. Pour finir, distribution de mauvais points à Jean-Luc Parant qui tourne en rond et ressasse, se ressasse depuis des boules et des boules.
À Edouard Levé qui fait du sous-Quintane dix ans après, avec plus de profit.
Mais au-delà de son intérêt pour les écoles d'art et critiques, cet ouvrage dit quelque chose de notre époque, marquée en et par ce qu'elle écrit plus qu'elle ne lit : emblématique est ce titre en forme de fragment de citation, découpe prudente dans une masse multiforme et criarde.
consacrée aux artistes (la plupart consacrés , sinon par le marché pour un nombre important d'entre eux, du moins par leurs pairs et la critique), aux artistes français (ou s'exprimant en français) qui écrivent ou entretiennent un certain rapport ou un rapport certain à l'écriture, une idée de Didier Arnaudet.
Celui-ci a demandé à chacun des élus un texte de son choix, excluant la littérature d'explicitation et une présentation libre.
Comme on vit une époque de défiance vis-à-vis de la théorie (ou de plus grande paresse intellectuelle ?!), Arnaudet lui-même s'est adonné à la Fiction en guise de préface avec une mise en espace textuel de tous ceux qui ont répondu à ses sollicitations.
L'ouvrage est donc très hétéroclite, étalage en vide-grenier du tout est possible si bien que chacun viendra y fouiner avec curiosité et vif plaisir.
Tentons tout de même quelques repères : seuls Ben, Suzanne Doppelt et Stéphane Bérard peuvent être considérés comme artistes ET aussi comme poètes ou écrivains.
Les autres ont un rapport plus trouble, biaisé et, pour certains, pas moins intéressant.
A un pôle on peut citer Dezeuze qui présente des textes à même d'illustrer ses images ou Jean-Luc André dont les textes accompagnent le travail et à l'autre Paul-Armand Gette qui écrit :
Quand je veux me faire entendre, j'écris car je ne peux passer mon temps à gueuler.
Ou bien Philippe Favier qui livre sans commentaire un extrait de son seul livre, Ana paru en 2003 chez Fata Morgana : vers en forme de miniatures verbales hantées comme son travail par le gai dépouillement, la réduction et la mort.
Arnaud Labelle-Rojoux, Le performer et historien de l'art parodique, perfore le texte de caractères spéciaux sur le mode dadaïste ; de la même façon, Joël Hubaut, plus compact et sonore, comme tous ceux que l'on vient de citer pour le second pôle, se situe dans le registre global d'une expression individuelle dénarcissisée.
En revanche, on comprend moins bien ce que fabriquent ici des textes de Le Gac, partie la moins spectaculaire de son dispositif : il dit dans sa présentation n'avoir jamais lâché une seule œuvre sans texte et offre ici un morceau dissocié. Pour finir, distribution de mauvais points à Jean-Luc Parant qui tourne en rond et ressasse, se ressasse depuis des boules et des boules.
À Edouard Levé qui fait du sous-Quintane dix ans après, avec plus de profit.
Mais au-delà de son intérêt pour les écoles d'art et critiques, cet ouvrage dit quelque chose de notre époque, marquée en et par ce qu'elle écrit plus qu'elle ne lit : emblématique est ce titre en forme de fragment de citation, découpe prudente dans une masse multiforme et criarde.