22 mars
2006
Des Princes et des principautés de Patrick Kéchichian
Il s'agit d'un pamphlet qui ne vise pas, comme l'affirme l'extrait de l'…pître aux Ephésiens cité en exergue, des adversaires de sang et de chair mais les Principautés..les Puissances...les Régisseurs de ce monde de ténèbres.
C'est donc plus qu'un pamphlet : à un premier niveau, éloigné de tout réalisme (souligne l'auteur dans l'indispensable Avertissement), dans la filiation de L'Homme de Cour , celui de Castiglione ou de Gracian, et dans un style aussi élégant, grande classe classique, une voix cynique dispense des conseils en stratégie utiles à celui qui aimerait se former ou plutôt... poser en Grand …crivain reconnu, admiré, célébré dans une gloire supérieure à celle que connaissent les gens en vue :
Si l'on vous fait le reproche de retourner souvent votre veste, dites qu'elle est réversible. Et renvoyez les fâcheux à leur morte constance.
Ce faisant, sont finement stigmatisées des attitudes plus que des personnes même si surgit souvent de façon plus vivante et bien auréolée, s'incarnant mieux que d'autres dans les multiples silhouettes sombres que dessinent les phrases, quelque Grand UN comme ... Philippe Sollers ; un petit DEUX pourrait être Christine Angot mais chacun reconnaîtra les siens.
Si ce livre n'était que cela, une revitalisation brillante, un sauvetage éthique du pamphlet - tel que l'auteur ne revendique pas une posture de juge souverain et pur, ce serait déjà beaucoup.
Mais ceux qui, trop peu nombreux (pour des raisons qu'il faudra bien interroger un jour), ont lu Les origines de l'alpinisme (2001) et L'aiguille de minuit (2004) peuvent entendre dans ce livre, bien au-delà de l'expérience accumulée par le critique du journal Le Monde, la parole de l'écrivain et de la personne même de Patrick Kéchichian, dressée contre le Siècle et ses Seigneurs en ce qu'il tente d'abaisser toute véritable parole : ils liront alors ce pamphlet comme ils lisent le Pascal des Provinciales , avec délectation et grand profit.
C'est donc plus qu'un pamphlet : à un premier niveau, éloigné de tout réalisme (souligne l'auteur dans l'indispensable Avertissement), dans la filiation de L'Homme de Cour , celui de Castiglione ou de Gracian, et dans un style aussi élégant, grande classe classique, une voix cynique dispense des conseils en stratégie utiles à celui qui aimerait se former ou plutôt... poser en Grand …crivain reconnu, admiré, célébré dans une gloire supérieure à celle que connaissent les gens en vue :
Si l'on vous fait le reproche de retourner souvent votre veste, dites qu'elle est réversible. Et renvoyez les fâcheux à leur morte constance.
Ce faisant, sont finement stigmatisées des attitudes plus que des personnes même si surgit souvent de façon plus vivante et bien auréolée, s'incarnant mieux que d'autres dans les multiples silhouettes sombres que dessinent les phrases, quelque Grand UN comme ... Philippe Sollers ; un petit DEUX pourrait être Christine Angot mais chacun reconnaîtra les siens.
Si ce livre n'était que cela, une revitalisation brillante, un sauvetage éthique du pamphlet - tel que l'auteur ne revendique pas une posture de juge souverain et pur, ce serait déjà beaucoup.
Mais ceux qui, trop peu nombreux (pour des raisons qu'il faudra bien interroger un jour), ont lu Les origines de l'alpinisme (2001) et L'aiguille de minuit (2004) peuvent entendre dans ce livre, bien au-delà de l'expérience accumulée par le critique du journal Le Monde, la parole de l'écrivain et de la personne même de Patrick Kéchichian, dressée contre le Siècle et ses Seigneurs en ce qu'il tente d'abaisser toute véritable parole : ils liront alors ce pamphlet comme ils lisent le Pascal des Provinciales , avec délectation et grand profit.