19 mai
2008
Description d'un échec de Gert Neumann
ATTENTION, cet ouvrage, composé de courts textes écrits pour la plupart en 1960 et publiés en RFA seulement en 1979, est à la fois le premier livre de Gert Neumann (né en 1942) ET son premier livre publié en France.
Le traducteur, Lambert Barthélemy, évoque dans sa note finale, une écriture complexe, une synataxe déroutante, des phrases infiniment ramifiées, bifurquées.
Une écriture née dans le refus de toute compromission tant politique qu'esthétique avec le régime stalinien de la RDA et qui a valu à son auteur de travailler comme ouvrier toute sa vie ; même si on en trouve des traces explicites dans l'un des textes les plus longs à la narrativité réaliste, Les reportages, cela n'a pourtant rien, pour nous, d'une expérience étrangère à notre propre aliénation :
Comment pourrions-nous sortir comme ça du langage, pour aller où, où ...
...
... nous expérimentons des sons contenus dans les paroles que nous connaissons, mais qui sont loin de pouvoir se transformer en mélodies, et si d'aventure nous les rencontrions, nous serions incapables de les reconnaître.
Si Gert Neumann ne fait pas montre des audaces et les inventions géniales d'Arno Schmidt, il pratique dans la plupart des textes beaucoup plus brefs une sorte d'errance, de glissade onirique qui autorise tous les écarts sans tomber dans le surréalisme parce que son écriture est tendue par son effort au style - qui est aussi un effort de déprisement, comme il tenterait de déprendre son embarcation d'une eau gelante.
Sa traque de la fuite du sens sous l'égide d'Artaud, Böhme et Pascal (les trois auteurs mis en exergue dans le livre), n'est pas dépourvue de développements très obscurs sur l'articulation de l'art et de l'action, du silence et des phrases, de la vérité et du mensonge, de l'attente et de la responsabilité.
C'est pourquoi on peut conseiller de commencer ce livre ardu par Les possibilités de transcendance (p. 87-90) où un alter ego du narrateur nommé Saquerieur, (rencontre du sacré et du rieur ou exclusion de celui-ci ?), apparaît à nouveau pour lire en sa compagnie un article :
L'article qui suit, Saquerieur le considérait comme un combat, un combat qui se déroulait, d'après lui, en plein dans cette thématique : dire quelque chose, ou qui, plutôt, était engagé contre la difficulté qu'il y a à : dire quelque chose :
Le texte qui suit, dont le titre est Du Bowling , consiste en une méditation sur l'art, la contemplation et la trivialité.
Même si l'on trouve aujourd'hui trop peu d'échos à cette publication, elle fera date et les nouvelles éditions lignes peuvent s'honorer d'intégrer une telle œuvre à leur catalogue.
Le traducteur, Lambert Barthélemy, évoque dans sa note finale, une écriture complexe, une synataxe déroutante, des phrases infiniment ramifiées, bifurquées.
Une écriture née dans le refus de toute compromission tant politique qu'esthétique avec le régime stalinien de la RDA et qui a valu à son auteur de travailler comme ouvrier toute sa vie ; même si on en trouve des traces explicites dans l'un des textes les plus longs à la narrativité réaliste, Les reportages, cela n'a pourtant rien, pour nous, d'une expérience étrangère à notre propre aliénation :
Comment pourrions-nous sortir comme ça du langage, pour aller où, où ...
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... nous expérimentons des sons contenus dans les paroles que nous connaissons, mais qui sont loin de pouvoir se transformer en mélodies, et si d'aventure nous les rencontrions, nous serions incapables de les reconnaître.
Si Gert Neumann ne fait pas montre des audaces et les inventions géniales d'Arno Schmidt, il pratique dans la plupart des textes beaucoup plus brefs une sorte d'errance, de glissade onirique qui autorise tous les écarts sans tomber dans le surréalisme parce que son écriture est tendue par son effort au style - qui est aussi un effort de déprisement, comme il tenterait de déprendre son embarcation d'une eau gelante.
Sa traque de la fuite du sens sous l'égide d'Artaud, Böhme et Pascal (les trois auteurs mis en exergue dans le livre), n'est pas dépourvue de développements très obscurs sur l'articulation de l'art et de l'action, du silence et des phrases, de la vérité et du mensonge, de l'attente et de la responsabilité.
C'est pourquoi on peut conseiller de commencer ce livre ardu par Les possibilités de transcendance (p. 87-90) où un alter ego du narrateur nommé Saquerieur, (rencontre du sacré et du rieur ou exclusion de celui-ci ?), apparaît à nouveau pour lire en sa compagnie un article :
L'article qui suit, Saquerieur le considérait comme un combat, un combat qui se déroulait, d'après lui, en plein dans cette thématique : dire quelque chose, ou qui, plutôt, était engagé contre la difficulté qu'il y a à : dire quelque chose :
Le texte qui suit, dont le titre est Du Bowling , consiste en une méditation sur l'art, la contemplation et la trivialité.
Même si l'on trouve aujourd'hui trop peu d'échos à cette publication, elle fera date et les nouvelles éditions lignes peuvent s'honorer d'intégrer une telle œuvre à leur catalogue.