30 mai
2003
…thique et pulsion de Philippe De Georges.
Ceux qui enragent de ne jamais rien avoir compris aux écrits de Lacan - et il sont plus nombreux qu'on ne le croit y compris dans le milieu littéraire, se délecteront de cet ouvrage qui met à portée de (presque) tous les lecteurs les outils les mieux affûtés, les mathèmes les plus futés de la pensée contemporaine.
La forme adoptée étant celle de l'écrit-parlé, matériau ayant servi de base à toute une série de conférences pour un séminaire, l'auteur étant non seulement psychanalyste en exercice mais fin lettré, grand lecteur des philosophes de Diogène Laërce à Deleuze, le livre dégage de façon très éclairante une troisième voie pour l'éthique qui invalide aussi bien les différentes formes de régression (culte new-age ou humanitariste) que le cynisme pragmatique des condottieri au sourire arrogant : il s'agit d'une éthique du désir, de l'acte et de ses conséquences, un savoir de l'Autre qui n'existe pas et un savoir-faire avec la pulsion (ni refoulée ni idéalisée), tel qu'il devienne impossible de dire : "je n'avais pas voulu cela."
S'il n'avait traité que cela, on pourrait qualifier Philippe De Georges d'excellent vulgarisateur (doué d'humour) de la pensée de Lacan mais il nous offre en plus, et en relation avec sa thématique, un apport déterminant pour la genèse et l'histoire des idées en France par une magistrale relecture de Sartre, une brillante "analyse" de son transfert ultime et aveuglé sur Benny Lévy. La seconde partie du livre, intitulée par provocation "Lacan existentialiste", revitalise quelques pans trop occultés de notre mémoire livresque, récurage cognitif ou mimésis d'une cure?
Il semble malheureusement que pour l'auteur, celle-ci, (la cure), soit la seule voie d'accès possible à l'éthique, "ce qui en fait une voie ouverte seulement à un Happy few " mais n'y a-t-il pas de la c r u e dans la c u r e ?! Le psychanalyste qui ne cède rien sur son désir, s'aide sur son désir...d'y croire. L'expérience poétique d'un Christian Prigent, et ce qu'il a pu en théoriser dans ses essais mais aussi dans les colonnes de Libération de même que le travail théâtral de Valère Novarina, n'ont-ils pas ouvert ce type de cheminement à des gens qui ne s'allongeront jamais sur un divan?
La forme adoptée étant celle de l'écrit-parlé, matériau ayant servi de base à toute une série de conférences pour un séminaire, l'auteur étant non seulement psychanalyste en exercice mais fin lettré, grand lecteur des philosophes de Diogène Laërce à Deleuze, le livre dégage de façon très éclairante une troisième voie pour l'éthique qui invalide aussi bien les différentes formes de régression (culte new-age ou humanitariste) que le cynisme pragmatique des condottieri au sourire arrogant : il s'agit d'une éthique du désir, de l'acte et de ses conséquences, un savoir de l'Autre qui n'existe pas et un savoir-faire avec la pulsion (ni refoulée ni idéalisée), tel qu'il devienne impossible de dire : "je n'avais pas voulu cela."
S'il n'avait traité que cela, on pourrait qualifier Philippe De Georges d'excellent vulgarisateur (doué d'humour) de la pensée de Lacan mais il nous offre en plus, et en relation avec sa thématique, un apport déterminant pour la genèse et l'histoire des idées en France par une magistrale relecture de Sartre, une brillante "analyse" de son transfert ultime et aveuglé sur Benny Lévy. La seconde partie du livre, intitulée par provocation "Lacan existentialiste", revitalise quelques pans trop occultés de notre mémoire livresque, récurage cognitif ou mimésis d'une cure?
Il semble malheureusement que pour l'auteur, celle-ci, (la cure), soit la seule voie d'accès possible à l'éthique, "ce qui en fait une voie ouverte seulement à un Happy few " mais n'y a-t-il pas de la c r u e dans la c u r e ?! Le psychanalyste qui ne cède rien sur son désir, s'aide sur son désir...d'y croire. L'expérience poétique d'un Christian Prigent, et ce qu'il a pu en théoriser dans ses essais mais aussi dans les colonnes de Libération de même que le travail théâtral de Valère Novarina, n'ont-ils pas ouvert ce type de cheminement à des gens qui ne s'allongeront jamais sur un divan?