08 mai
2009
Hôtel de Liliane Giraudon, Jean-Jacques Viton et Bernard Plossu
Sur les pages de gauche, 36 photographies de Bernard Plossu, prises en 2004, les 18 premières à Palerme, les 18 suivantes à Gênes. Vues d'hôtel, depuis l'hôtel, dans l'hôtel.
Avant même d'être occupé par lui, l'hôtel préoccuppe l'auteur, d'abord comme autel moderne de celui qui ne s'ancre pas ni ne se place (cf celui qui est annoncé au début des Illuminations :
Et le Splendide-Hôtel fut bâti dans le chaos de glaces et de nuit du pôle.
ensuite l'hôtel est l'archétype de ce qui ôte,
dépouille, dénude, déleste. Attaches rompues, coups de dé, départ de toutes les fictions, fiction de tous les départs.
Voilà pourquoi ils aiment, nous aimons les ports.
Rimbaud aussi a aimé un porc puis, ex-porc comme le fils prodigue, il est revenu mourir à Marseille.
Premier auteur ou hôte, Bernard Plossu donc, qui vit dans le port de La Ciotat.
Premier non par ordre d'apparition (sur la couverture, son nom figure après celui des deux écrivains), mais parce qu'il semble être celui qui a donné lieu à ce très beau livre.
Alors que son regard était déjà plein des récits à venir.
Jean-Jacques Viton, pour Palerme et Liliane Giraudon, pour Gênes sont les autres auteurs du livre, ils vivent dans le port de Marseille et sont autant photographes que Bernard Plossu est écrivain : en prises avec ces vues, leurs textes courts ne lisent pas les images, ils ne les disent pas ni ne les visent, ils sont saisis par elles et s'en emparent, ils les lâchent, les animent ou les figent, ils font monter fictions et souvenirs, absents et présents, questions et interrogations, fantômes et vivants,
anges et passes.
Les traces laissées sont-elles des choses ? demande l'un des auteurs et le même de nous lancer, non pas dans une agitation qui ne serait que peur du vide mais dans le refus de l'Icône, comme en écho aux vers de Dante dans Le Purgatoire (ìN'arrête pas ta pensée en un lieu",/dit le doux maître, qui me tenait/auprès de lui, du côté du cœur.) :
Tout arrêt est un arrêt de mort
y compris, bien évidemment, les arrêts sur image.
Avant même d'être occupé par lui, l'hôtel préoccuppe l'auteur, d'abord comme autel moderne de celui qui ne s'ancre pas ni ne se place (cf celui qui est annoncé au début des Illuminations :
Et le Splendide-Hôtel fut bâti dans le chaos de glaces et de nuit du pôle.
ensuite l'hôtel est l'archétype de ce qui ôte,
dépouille, dénude, déleste. Attaches rompues, coups de dé, départ de toutes les fictions, fiction de tous les départs.
Voilà pourquoi ils aiment, nous aimons les ports.
Rimbaud aussi a aimé un porc puis, ex-porc comme le fils prodigue, il est revenu mourir à Marseille.
Premier auteur ou hôte, Bernard Plossu donc, qui vit dans le port de La Ciotat.
Premier non par ordre d'apparition (sur la couverture, son nom figure après celui des deux écrivains), mais parce qu'il semble être celui qui a donné lieu à ce très beau livre.
Alors que son regard était déjà plein des récits à venir.
Jean-Jacques Viton, pour Palerme et Liliane Giraudon, pour Gênes sont les autres auteurs du livre, ils vivent dans le port de Marseille et sont autant photographes que Bernard Plossu est écrivain : en prises avec ces vues, leurs textes courts ne lisent pas les images, ils ne les disent pas ni ne les visent, ils sont saisis par elles et s'en emparent, ils les lâchent, les animent ou les figent, ils font monter fictions et souvenirs, absents et présents, questions et interrogations, fantômes et vivants,
anges et passes.
Les traces laissées sont-elles des choses ? demande l'un des auteurs et le même de nous lancer, non pas dans une agitation qui ne serait que peur du vide mais dans le refus de l'Icône, comme en écho aux vers de Dante dans Le Purgatoire (ìN'arrête pas ta pensée en un lieu",/dit le doux maître, qui me tenait/auprès de lui, du côté du cœur.) :
Tout arrêt est un arrêt de mort
y compris, bien évidemment, les arrêts sur image.