L'effacé d'Anne-James Chaton.

Capitalisme et effacement
dans les Manuscrits de 44 de Karl Marx



Ici l'auteur se fait lecteur d'un lecteur, à savoir lecteur de Marx lui-même lisant les économistes pour avérer ce que leur langage dissimule :

Par son analyse critique, Marx n'entend pas redonner vie à ce qui s'absente sous les mots des économistes ; en lisant ces livres, en parlant cette langue, il montre comment le parler marchande participe activement du processus de constitution de soi du capital par l'effacement de toute autre signification.

C'est moi qui souligne le premier des deux verbes : pour que la phrase fonctionne de façon moins énigmatique, il aurait fallu faire de ce verbe un adjectif en effaçant sa dernière lettre ; et l'on se demande si ce n'est pas le traitement que subit à la page 125 une forme de la propreté privée...?!
Je pense aux travaux d'un artiste né lui aussi après 1968, Jean-Baptiste Ganne et sais gré à ces jeunes gens de refuser l'effacement de Marx lui-même.
Mais quelque chose a été rompu, définitivement, avec l'écroulement des partis auxquels l'auteur du Manifeste donna naissance non plus comme auteur mais comme militant, celui-ci effaçant celui-là.
Que d'effacements!
Sous le nom de l'éditeur, sens & tonka, apparaît celui de Jeanne-Marie Sens, qui fut une sorte de successeur d'Anne Sylvestre dans les années 70 et dont les chansons ont peut-être accompagné les premiers pas de Jean-Baptiste et d'Anne-James : Madame la girafe, oh oh Madame la girafe, dites-moi pourquoi, vous avez un si long cou?!. Vérification faite, Jeanne-Marie apparaît, édite, elle publie aussi ses propres livres dont un érotique intitulé Opus cul.
Certaines articulations logiques manquent, effacées par... un long coup?!
Elle est contaminée par l'effacement cette critique dont l'auteur s'efface trop peu.
Effets contrôlés par personne de ce livre qui mérite tant d'autres gestes.