11 juil.
2003
La dernière chambre de Nicole Caligaris
Le texte en prose, jamais plus de quatre lignes à la fois, figure en haut de chaque page tandis que les photogrammes de Philippe Bertin, identiques au recto et verso d'un bandeau, peuvent se poser dessous d'un côté ou de l'autre au fil de la lecture. Ces images, pieusement érotiques ou érotiquement pieuses, semblent avoir été dérobées dans le secret rouge orangé, bougies bougées, des chambres d'un couvent. Moiteurs, corps froissés, recherche de la douleur et de l'extase, langueurs honteuses, lâches abandons, méditations acharnées, mutations. Qu'est-ce donc que cet espace si étrange, qu'est-ce que ce trouble au-delà des volets jumeaux presque clos?...qu'est-ce que c'est qu'une porte qu'il ne faut pas ouvrir? On pense à Bataille bien sûr et à la Thérèse du Bernin en feuilletant ce beau livre de heurts mais Nicole Caligaris, dans une langue très dépouillée, nue, se privant délibérément (ou religieusement?!) du recours trop facile à l'obscène, dans une langue-femme et presque lierre, réussit la plus extraordinaire des effractions. Elle démonte les ressorts les plus intimes de l'assentiment.
C'est comme ça que j'ai dit oui.
Elle parvient à dire l'impossible du silence de la chair et des hurlements de l'âme.
Et nous offre un livre qui nous subjugue. Qui chaque jour devient plus cher.
C'est comme ça que j'ai dit oui.
Elle parvient à dire l'impossible du silence de la chair et des hurlements de l'âme.
Et nous offre un livre qui nous subjugue. Qui chaque jour devient plus cher.