04 juin
2008
Le temps du tableau de Catherine Weinzaepflen par Pierre-Alain Goudiou
Voilà un livre écrit en vers mais rarissime : le seul, peut-être avec Eugène Onéguine, qu'on puisse lire en continu avec un désir intact du début jusqu'à la cent-trentième page.
Le vers bref ne se met pourtant pas ici au service d'un récit, il donne à voir, d'abord des tableaux (vrais ou rêvés, chacun muni d'un titre) qui tiennent rarement sur une seule page mais ne débordent jamais la seconde, puis défilent les vingt-deux scènes impossibles et pourtant palpitantes, parfumées d'un théâtre imaginaire ; et le continuum n'a pas été rompu, incroyable ... à la fin, tels ces interprètes magnifiques qu'on est confus de voir revenir pour un bis réclamé par leurs seuls proches, l'auteur a glissé une "lettre" en vers également (Migrations) qui aurait eu sa valeur dans un autre contexte mais qui épaissit sans raison le recueil, dommage.
Avant cette chute en trop, CW a réussi le prodige de ne pas lâcher son lecteur, de lui imposer le fil d'une douce, d'une sensuelle tension continue avec des fragments autonomes ; alors, ce lecteur, surtout celui du type envieux parce qu'il lui arrive d'écrire lui aussi en vers, revient sur les exploits pas courants de l'auteur, il cherche à savoir comment ses coups sont montés.
Pas de majuscule, pas de ponctuation, ça coupe et décape, le temps du tableau file droit et vite.
Le montage, voilà peut-être le seul secret de Catherine Weinzaepflen cinéphage, cinéphile, cinélogue,(cf. page 80 le titre dédicace à J.F. Stévenin ) un peu cinoque et beaucoup poète ; chacune de ses fins suscite la faim de la suivante mais impossible de prélever la moindre séquence sans dénaturer le tout.
Le vers bref ne se met pourtant pas ici au service d'un récit, il donne à voir, d'abord des tableaux (vrais ou rêvés, chacun muni d'un titre) qui tiennent rarement sur une seule page mais ne débordent jamais la seconde, puis défilent les vingt-deux scènes impossibles et pourtant palpitantes, parfumées d'un théâtre imaginaire ; et le continuum n'a pas été rompu, incroyable ... à la fin, tels ces interprètes magnifiques qu'on est confus de voir revenir pour un bis réclamé par leurs seuls proches, l'auteur a glissé une "lettre" en vers également (Migrations) qui aurait eu sa valeur dans un autre contexte mais qui épaissit sans raison le recueil, dommage.
Avant cette chute en trop, CW a réussi le prodige de ne pas lâcher son lecteur, de lui imposer le fil d'une douce, d'une sensuelle tension continue avec des fragments autonomes ; alors, ce lecteur, surtout celui du type envieux parce qu'il lui arrive d'écrire lui aussi en vers, revient sur les exploits pas courants de l'auteur, il cherche à savoir comment ses coups sont montés.
Pas de majuscule, pas de ponctuation, ça coupe et décape, le temps du tableau file droit et vite.
Le montage, voilà peut-être le seul secret de Catherine Weinzaepflen cinéphage, cinéphile, cinélogue,(cf. page 80 le titre dédicace à J.F. Stévenin ) un peu cinoque et beaucoup poète ; chacune de ses fins suscite la faim de la suivante mais impossible de prélever la moindre séquence sans dénaturer le tout.