16 juin
2007
Mes démangeaisons de Ben Vautier
Voilà un coup éditorial si rusé, de la part d'un petit éditeur qui déclare abandonner la poésie non rentable, qu'on s'en veut presque de lui faire de la publicité ici, d'autant que l'on lit p. 143 de l'ouvrage publié :
Ecrire sur le net,
C'est différent qu'écrire pour un livre ...
Cela n'a pas empêché Yves Jolivet de saisir sur le web, un best of des newsletters de l'artiste BEN, ces longues adresses écrites compulsivement les nuits d'angoisse et que l'on peine à lire sur écran ; il les a nettoyées mais est-ce un si bon coup que cela ? BEN est souvent meilleur au naturel, dans le détail apparemment sans importance, dans l'anecdote et la maladresse assumée, le portrait cruel d'un pair ou le ragot.
Restent l'humour né de la lucidité (jusqu'au "je suis con" irrité et hilare) et le ressassement des obsessions de l'artiste, les formules qui le lancent dans la défense des cultures minoritaires ou l'aveu du fantasme répétitif, la quête sans fin et non égostiste de la vérité la plus crue.
Certaines saisies de notre présent sont jubilatoires, par exemple lorsque l'auteur se surprend à vouloir s'emparer d'un ordinateur que son propriétaire a déposé près des poubelles, pour réaliser que lui-même vient de se débarrasser récemment d'un semblable appareil !Mais les visiteurs de ce site apprécieront particulièrement le poème sur les lectures de poésie pleines d'ennui (p. 53/54, réf. donnée pour ceux qui feuilletteront le livre sans l'acheter sur le Marché de la Poésie) et le regard sur soi, si universel et presque métaphysique, de celui qui se demande s'il est un poète, un graphomane ou un être momifié à force de se fier aux mots :
Oui, j'écris trop
Ecrire ce n'est pas vivre
C'est être un fantôme,
C'est exister à travers
Des mots
Un stylo à bille,
Un feutre fin,
Du papier.
Ecrire sur le net,
C'est différent qu'écrire pour un livre ...
Cela n'a pas empêché Yves Jolivet de saisir sur le web, un best of des newsletters de l'artiste BEN, ces longues adresses écrites compulsivement les nuits d'angoisse et que l'on peine à lire sur écran ; il les a nettoyées mais est-ce un si bon coup que cela ? BEN est souvent meilleur au naturel, dans le détail apparemment sans importance, dans l'anecdote et la maladresse assumée, le portrait cruel d'un pair ou le ragot.
Restent l'humour né de la lucidité (jusqu'au "je suis con" irrité et hilare) et le ressassement des obsessions de l'artiste, les formules qui le lancent dans la défense des cultures minoritaires ou l'aveu du fantasme répétitif, la quête sans fin et non égostiste de la vérité la plus crue.
Certaines saisies de notre présent sont jubilatoires, par exemple lorsque l'auteur se surprend à vouloir s'emparer d'un ordinateur que son propriétaire a déposé près des poubelles, pour réaliser que lui-même vient de se débarrasser récemment d'un semblable appareil !Mais les visiteurs de ce site apprécieront particulièrement le poème sur les lectures de poésie pleines d'ennui (p. 53/54, réf. donnée pour ceux qui feuilletteront le livre sans l'acheter sur le Marché de la Poésie) et le regard sur soi, si universel et presque métaphysique, de celui qui se demande s'il est un poète, un graphomane ou un être momifié à force de se fier aux mots :
Oui, j'écris trop
Ecrire ce n'est pas vivre
C'est être un fantôme,
C'est exister à travers
Des mots
Un stylo à bille,
Un feutre fin,
Du papier.