06 déc.
2009
Money de Gertrude Stein
Money est un ensemble de textes très courts donnés au Saturday Evening Post du 13 juin au 10 octobre 1936, édités en 1974 par Black Sparrow Press.
Traduction sûrement impeccable du brillant couple Franco-statunien des Giraud, première édition française, très joli livre sans figuration de prix ni pagination.
La vision pessimiste de Gertrude Stein semble aujourd'hui triompher :
L'organisation est un échec et partout dans le monde le monde doit repartir de zéro.
Que vont-ils essayer d'autre maintenant, qu'est-ce que le vingt et unième siècle veut faire avec cela ? Ils ne voudront certainement pas être organisés, le vingtième siècle est en train d'en vivre la fin, peut-être comme les terres vierges seront à ce moment-là bien épuisées et à ce moment-là tout le monde se sera vraiment rendu partout et du plus vite possible qu'ils auront pu, peut-être commenceront-ils à rechercher la liberté de nouveau et qu'individuellement ils s'amuseront de nouveau et à l'ancienne ou en cultivant la terre eux-mêmes.
Money is money mais le mot naît chez Gertrude Stein et aussitôt né le mot n'est rien, l'enchaînement rythmé des phrases est tout.
Elle a anticipé sur Tarnac, sans doute déjà chez Thoreau mais le plus formidable n'est pas son aplomb de visionnaire, c'est la façon dont l'art de cette grande bourgeoisie déclassée et collectionneuse éclairée, éclaire aujourd'hui jusqu'à la prose de Cadiot et Quintane tout en ridiculisant la "science" des économistes.
Cela est sûr et certain.
Traduction sûrement impeccable du brillant couple Franco-statunien des Giraud, première édition française, très joli livre sans figuration de prix ni pagination.
La vision pessimiste de Gertrude Stein semble aujourd'hui triompher :
L'organisation est un échec et partout dans le monde le monde doit repartir de zéro.
Que vont-ils essayer d'autre maintenant, qu'est-ce que le vingt et unième siècle veut faire avec cela ? Ils ne voudront certainement pas être organisés, le vingtième siècle est en train d'en vivre la fin, peut-être comme les terres vierges seront à ce moment-là bien épuisées et à ce moment-là tout le monde se sera vraiment rendu partout et du plus vite possible qu'ils auront pu, peut-être commenceront-ils à rechercher la liberté de nouveau et qu'individuellement ils s'amuseront de nouveau et à l'ancienne ou en cultivant la terre eux-mêmes.
Money is money mais le mot naît chez Gertrude Stein et aussitôt né le mot n'est rien, l'enchaînement rythmé des phrases est tout.
Elle a anticipé sur Tarnac, sans doute déjà chez Thoreau mais le plus formidable n'est pas son aplomb de visionnaire, c'est la façon dont l'art de cette grande bourgeoisie déclassée et collectionneuse éclairée, éclaire aujourd'hui jusqu'à la prose de Cadiot et Quintane tout en ridiculisant la "science" des économistes.
Cela est sûr et certain.