23 nov.
2004
Mourir aux fleuves barbares de Jean Esponde.
Sous-titré Arthur Rimbaud, une non-biographie, le livre nous est présenté par cet enseignant de philosophie comme un reportage imaginaire sur les dix dernières années de Rimbaud.
Les rimbaldiens y apprendront peu de choses sinon des détails destinés à doter des effets de réel comme :
Les dromadaires sont restés à l'extérieur des murs de la ville comme c'est le cas tant que les portes ne sont pas ouvertes.
En revanche les savoirs de l'auteur passent dans la bouche des personnages réels parfois transformés en devins ou en talentueux herméneutes, tel ici Riés :
Aden-Zeilha-Harar. Comme si de A à Z il dessinait un cercle infernal avec au milieu Harar, araignée dans sa toile, hâche-écho de son prénom comme un appel.
Bien documenté, moins lyrique que Borer (vis-à-vis duquel il reconnaît sa dette) et plus discret, Esponde aurait tendance à s'effacer mais c'est bien dommage qu'il se croie obligé de le faire remarquer à la page 21 :
...ce n'est pas une biographie de plus. Juste s'effacer ce qu'il faut.
Les difficultés rencontrées en Abyssinie par le Sieur se disant négociant, bien qu'astucieusement mises en images et dialoguées, finissent par être aussi ennuyeuses qu'un cours de géo-politique et l'on s'éloigne, - en dépit d'abondantes citations, de ce qui fascine tant aujourd'hui encore, 150 ans après la naissance de Rimbaud : son œuvre. Et la fin, très onirico-interprétative, est moins émouvante que les récits de Jean-Jacques Lefrère ou Enid Starkie.
Pourtant ce livre a été porté par des questions dont on ne retrouve trace qu'au début et dans lesquelles n'importe quel lecteur aurait pu davantage se retrouver :
Ce n'est pas lui qui fait question, c'est nous?. Quelle culpabilité, quelle nostalgie sont à l'œuvre dans notre intérêt persévérant pour lui? ...De notre avenir, de nos images, quel message dans ces photos quand elles suggèrent : moi, je vais vers un plus grand silence ; et vous?...
Les rimbaldiens y apprendront peu de choses sinon des détails destinés à doter des effets de réel comme :
Les dromadaires sont restés à l'extérieur des murs de la ville comme c'est le cas tant que les portes ne sont pas ouvertes.
En revanche les savoirs de l'auteur passent dans la bouche des personnages réels parfois transformés en devins ou en talentueux herméneutes, tel ici Riés :
Aden-Zeilha-Harar. Comme si de A à Z il dessinait un cercle infernal avec au milieu Harar, araignée dans sa toile, hâche-écho de son prénom comme un appel.
Bien documenté, moins lyrique que Borer (vis-à-vis duquel il reconnaît sa dette) et plus discret, Esponde aurait tendance à s'effacer mais c'est bien dommage qu'il se croie obligé de le faire remarquer à la page 21 :
...ce n'est pas une biographie de plus. Juste s'effacer ce qu'il faut.
Les difficultés rencontrées en Abyssinie par le Sieur se disant négociant, bien qu'astucieusement mises en images et dialoguées, finissent par être aussi ennuyeuses qu'un cours de géo-politique et l'on s'éloigne, - en dépit d'abondantes citations, de ce qui fascine tant aujourd'hui encore, 150 ans après la naissance de Rimbaud : son œuvre. Et la fin, très onirico-interprétative, est moins émouvante que les récits de Jean-Jacques Lefrère ou Enid Starkie.
Pourtant ce livre a été porté par des questions dont on ne retrouve trace qu'au début et dans lesquelles n'importe quel lecteur aurait pu davantage se retrouver :
Ce n'est pas lui qui fait question, c'est nous?. Quelle culpabilité, quelle nostalgie sont à l'œuvre dans notre intérêt persévérant pour lui? ...De notre avenir, de nos images, quel message dans ces photos quand elles suggèrent : moi, je vais vers un plus grand silence ; et vous?...