03 juil.
2005
Nef de Cole Swensen.
Avec l'esprit de contre qui le caractérise si bien qu'il peut aussi contrer le contre, Jérôme Mauche a intitulé Les Grands soirs la collection de poésie qu'il dirige chez cet éditeur.
Le graphisme est réussi, clean pour la lecture et juste un peu dégueu strié autour comme sur la couverture où le titre se la pète un peu dans un jaune qui piaille plus que paille, c'est moderne sans être trop mode, les quatrième ne sont pas rédigées par les auteurs et présentent bien les auteurs, le travail du critique est facilité, merci JM.
L'ouvrage le plus remarquable est celui de Cole Swensen ; universitaire américaine francophile et traductrice de Leiris ou Cadiot (on trouve de tout aux USA), elle a publié plusieurs livres qui lui ont valu la reconnaissance de ses pairs. Dans la section très différente des huit autres intitulée Expérience de pensée, deux héros font de la figuration, Einstein et Wittgenstein ; comme eux, Cole Swensen observe, explore et construit le réel rapport de la langue au réel si bien qu'elle aurait pu aussi convoquer Miss Stein mais elle ne rit pas beaucoup, elle sourit et la beauté du monde physique à la rencontre de tous ses sens l'émeut :
Ce qui rend un corps réel c'est qu'il tombe.
La traduction est du poète Rémi Bouthonnier.
Mais le livre de Stéphane Rosière, Sixty-nine sit'poems , est attachant s'il semble moins important ; un peu décalé dans sa filiation beat, il séduit bien qu'il soit moins bon en rythme que ses grands prédécesseurs et qu'il envoie un peu trop de messages socio-politiques, il séduit parce qu'il déblaie bien sa phrase.
Enfin le livre d'Eric Suchère, le second mais le troisième reçu et perçu de cette collection prometteuse, bénéficie (c'est peu dire) d'une post-face de Joseph Mouton, toujours excellent, savant et drôle, même en service commandé.
Le graphisme est réussi, clean pour la lecture et juste un peu dégueu strié autour comme sur la couverture où le titre se la pète un peu dans un jaune qui piaille plus que paille, c'est moderne sans être trop mode, les quatrième ne sont pas rédigées par les auteurs et présentent bien les auteurs, le travail du critique est facilité, merci JM.
L'ouvrage le plus remarquable est celui de Cole Swensen ; universitaire américaine francophile et traductrice de Leiris ou Cadiot (on trouve de tout aux USA), elle a publié plusieurs livres qui lui ont valu la reconnaissance de ses pairs. Dans la section très différente des huit autres intitulée Expérience de pensée, deux héros font de la figuration, Einstein et Wittgenstein ; comme eux, Cole Swensen observe, explore et construit le réel rapport de la langue au réel si bien qu'elle aurait pu aussi convoquer Miss Stein mais elle ne rit pas beaucoup, elle sourit et la beauté du monde physique à la rencontre de tous ses sens l'émeut :
Ce qui rend un corps réel c'est qu'il tombe.
La traduction est du poète Rémi Bouthonnier.
Mais le livre de Stéphane Rosière, Sixty-nine sit'poems , est attachant s'il semble moins important ; un peu décalé dans sa filiation beat, il séduit bien qu'il soit moins bon en rythme que ses grands prédécesseurs et qu'il envoie un peu trop de messages socio-politiques, il séduit parce qu'il déblaie bien sa phrase.
Enfin le livre d'Eric Suchère, le second mais le troisième reçu et perçu de cette collection prometteuse, bénéficie (c'est peu dire) d'une post-face de Joseph Mouton, toujours excellent, savant et drôle, même en service commandé.