21 déc.
2004
on! de onuma nemon. par Michelle Grangaud
Les mille pages du livre intitulé : on ! et signées : onuma nemon sont extraites d'un ensemble déjà écrit, dit l'auteur, de 22000 pages. L'ampleur du projet visé est à la mesure (ou plutôt la démesure) de ce volume exorbitant. Car il ne s'agit de rien moins que de raconter l'histoire du monde, de la planète Terre, avec tout son passé historique, mythologique et culturel depuis l'invention de l'écriture, en Mésopotamie, jusqu'au jour d'aujourd'hui, en passant par toutes sortes de temps et d'espaces.
On pense immédiatement à un fou littéraire, mais c'est une erreur manifeste, dont on est aussi très vite détrompé. Tout est pensé, construit, totalement maîtrisé, et de plus passionnant, magnifique, éblouissant.
Cette œuvre immense est présentée d'entrée de jeu comme la parole d'un Mort, le frère, nommé Didier, de l'auteur. Didier vient de « desiderium » qui a donné en français le mot désir, mais qui, pour les latins signifiait regret. Cette étymologie n'est pas donnée par l'auteur, je la mentionne ici comme un exemple du soin porté à chaque détail du texte. L'un des points particulièrement impressionnants, en regard de la visée cosmogonique du projet, c'est la qualité du soin minutieux apporté à chaque détail et constamment. Sur ces mille pages que j'ai parcourues en entier, je n'ai pas eu à relever une seule expression relâchée, pas un mot qui aurait pu me paraître impropre, au contraire, j'ai été constamment surprise et charmée, tenue en haleine, aussi, par des trouvailles stylistiques superbes. Le mélange des styles est extraordinaire. Il y a du Rabelais, du Mallarmé, du San Antonio, du Klossowski, du Feydeau, du Verlaine et Rimbaud, surtout lui d'ailleurs et du Chateaubriand avec de l'Hugo. Le tout ensemble, c'est de l'onuma, ou du nemon, et d'autant plus impressionnante est la sensation d'unité qui émane d'un ensemble englobant dans un même mouvement, voire souvent dans la même phrase, des éléments totalement disparates du temps et de l'espace, avec, simultanément, l'extraordinaire variété des registres linguistiques.
Il est certain que nous avons là une œuvre absolument exceptionnelle, d'autant plus que concernant une première esquisse du même projet, parue en 1999 aux éditions Tristram et qui comptait 295 pages seulement (Ogr), il m'est revenu un dossier de presse témoignant du même enthousiasme ébahi, que j'ai moi-même éprouvé. Je ne suis certes pas seule à penser que nous avons là une œuvre d'un génie de toute première grandeur et qu'il convient de traiter comme telle.
On pense immédiatement à un fou littéraire, mais c'est une erreur manifeste, dont on est aussi très vite détrompé. Tout est pensé, construit, totalement maîtrisé, et de plus passionnant, magnifique, éblouissant.
Cette œuvre immense est présentée d'entrée de jeu comme la parole d'un Mort, le frère, nommé Didier, de l'auteur. Didier vient de « desiderium » qui a donné en français le mot désir, mais qui, pour les latins signifiait regret. Cette étymologie n'est pas donnée par l'auteur, je la mentionne ici comme un exemple du soin porté à chaque détail du texte. L'un des points particulièrement impressionnants, en regard de la visée cosmogonique du projet, c'est la qualité du soin minutieux apporté à chaque détail et constamment. Sur ces mille pages que j'ai parcourues en entier, je n'ai pas eu à relever une seule expression relâchée, pas un mot qui aurait pu me paraître impropre, au contraire, j'ai été constamment surprise et charmée, tenue en haleine, aussi, par des trouvailles stylistiques superbes. Le mélange des styles est extraordinaire. Il y a du Rabelais, du Mallarmé, du San Antonio, du Klossowski, du Feydeau, du Verlaine et Rimbaud, surtout lui d'ailleurs et du Chateaubriand avec de l'Hugo. Le tout ensemble, c'est de l'onuma, ou du nemon, et d'autant plus impressionnante est la sensation d'unité qui émane d'un ensemble englobant dans un même mouvement, voire souvent dans la même phrase, des éléments totalement disparates du temps et de l'espace, avec, simultanément, l'extraordinaire variété des registres linguistiques.
Il est certain que nous avons là une œuvre absolument exceptionnelle, d'autant plus que concernant une première esquisse du même projet, parue en 1999 aux éditions Tristram et qui comptait 295 pages seulement (Ogr), il m'est revenu un dossier de presse témoignant du même enthousiasme ébahi, que j'ai moi-même éprouvé. Je ne suis certes pas seule à penser que nous avons là une œuvre d'un génie de toute première grandeur et qu'il convient de traiter comme telle.