06 mars
2005
Opérateur le néant de Hubert Lucot.
Hubert Lucot est un classique soucieux de la présence actuelle des lumières et lignes du Quattrocento, c'est un géomètre subtil qui construit ses représentations aux damiers comme Piero della Francesca, parfois avec les mêmes élans à la limite de la maladresse ou du maniérisme (élison très physique-quantique- d'une partie des particules de négation, inversion de la place du sujet), il célèbre sa Dame mais il s'observe aussi en train d'abstraire comme Proust : il goûte vingt madeleines par jour lesquelles ont plusieurs faces! Référence également consciente et constante, une sensualité stendhalienne et surtout des jeux de miroir brulardiens.
Comme il ne déteste pas non plus les savants passages obscurs et les cases manquantes, l'écrivain est aussi un moderne qui a lu Joyce, surtout Ulysse, il a énormément lu, il a produit beaucoup de longs et patients efforts analytiques qu'il ne dissimule pas car il ne dissimule presque rien, pas même l'injuste écrasement du dernier livre de HL par celui de BHL!
La première partie de ce livre- comme celle de tous les chefs d'œuvre, est un peu âpre, on peut le commencer à la IIIème partie (p.57), se laisser guider-éduquer par le texte et ne plus cesser de le reprendre en boucle.
Ainsi qu'il l'indique en quatrième de couverture (ce maître de style n'a pas failli dans cet exercice pénible qui voit aujourd'hui tant d'échecs lamentables, faute de bons lecteurs), Lucot a écrit un roman ayant la forme d'un journal intime non daté qui scintille d'éclats d'histoires et de compréhension profonde du temps.
Ce n'est pas le lieu ici de gloser sur les multiples réseaux de relations de ce texte au titre pas très bon, d'autres s'en chargeront plus tard (trop). Pour donner envie de tenter cette expérience unique de lecture d'un ouvrage qui respire aussi l'amour du cinéma et de ses outils, suggérons que ce Lucot évoque un film de Clint Eastwood avec les frères Dardenne comme assistants ; impitoyable, le maître peut s'écrier :
Je refuse de mourir dans un monde en ruines.
Comme il ne déteste pas non plus les savants passages obscurs et les cases manquantes, l'écrivain est aussi un moderne qui a lu Joyce, surtout Ulysse, il a énormément lu, il a produit beaucoup de longs et patients efforts analytiques qu'il ne dissimule pas car il ne dissimule presque rien, pas même l'injuste écrasement du dernier livre de HL par celui de BHL!
La première partie de ce livre- comme celle de tous les chefs d'œuvre, est un peu âpre, on peut le commencer à la IIIème partie (p.57), se laisser guider-éduquer par le texte et ne plus cesser de le reprendre en boucle.
Ainsi qu'il l'indique en quatrième de couverture (ce maître de style n'a pas failli dans cet exercice pénible qui voit aujourd'hui tant d'échecs lamentables, faute de bons lecteurs), Lucot a écrit un roman ayant la forme d'un journal intime non daté qui scintille d'éclats d'histoires et de compréhension profonde du temps.
Ce n'est pas le lieu ici de gloser sur les multiples réseaux de relations de ce texte au titre pas très bon, d'autres s'en chargeront plus tard (trop). Pour donner envie de tenter cette expérience unique de lecture d'un ouvrage qui respire aussi l'amour du cinéma et de ses outils, suggérons que ce Lucot évoque un film de Clint Eastwood avec les frères Dardenne comme assistants ; impitoyable, le maître peut s'écrier :
Je refuse de mourir dans un monde en ruines.