12 mars
2010
Opération Lucot
Jean-Charles Massera dirige là mieux qu'une opération, il nous offre un précieux petit livre : heureuse réunion de deux entretiens retranscrits à dix ans d'écart (1999 pour le premier avec Jacques Barbaut et Jaques-François Marchandise de la défunte revue Perpendiculaire, 2009 pour le second avec Jean Perrier), il sera vite indispensable à tous ceux qui furent découragés par l'épaisseur du faire-part et de l'Argol.
La vitesse est la première des vertus que je cultive. Mon écriture est quasi-automatique, mais je la retravaille pendant des années ...
Vitesse et temps, l'être et ses temps d'étant, très très vite et en masse les thèmes majeurs seront soulevés et judicieusement pesés, traités, les lignes fusent comme les rires d'une détente qui n'est pas relâchement.
Dès les premières pages, il est question des "que" qui plombent le français, c'est-à-dire des rouages, des articulations, des charnières, de la représentations des relations si chères à H.L., de ces relations qui nous donnent à penser et à vivre.
Puis on ne lâche plus ce livre passionnant et limpide, qui donne l'impression de saisir toute l'entreprise, le graphe comme réduit pour le creux d'une paume :
Toute l'histoire du monde dans une coquille de noix peut-être, mais en fait ce serait plutôt la matérialité de cette coquille de noix qui m'intéresserait.
La critique actuelle est certes un peu vite et trop unanimement conspuée (la critique de la critique de la critique n'est-elle pas nécessaire ?!), dévaluée au profit des discours critiques dans les revues d'art contemporain, censés être de meilleur niveau théorique selon Massera, on sourit. Pire : le premier quatuor verse en vitesse automatique dans le large fossé de la déploration sur l'état de la lecture et de l'art.
Cela dit pour crédibiliser cette recension et rendre hommage aux dialecticiens, rien ne peut entamer le très grand plaisir éprouvé devant cette réussite, une sorte de Lucot pour les nuls.
En couverture, un collage de H.L., en fin de volume une bibliographie à jour et une reproduction de détails du Grand Graphe sur quatre pages.
La vitesse est la première des vertus que je cultive. Mon écriture est quasi-automatique, mais je la retravaille pendant des années ...
Vitesse et temps, l'être et ses temps d'étant, très très vite et en masse les thèmes majeurs seront soulevés et judicieusement pesés, traités, les lignes fusent comme les rires d'une détente qui n'est pas relâchement.
Dès les premières pages, il est question des "que" qui plombent le français, c'est-à-dire des rouages, des articulations, des charnières, de la représentations des relations si chères à H.L., de ces relations qui nous donnent à penser et à vivre.
Puis on ne lâche plus ce livre passionnant et limpide, qui donne l'impression de saisir toute l'entreprise, le graphe comme réduit pour le creux d'une paume :
Toute l'histoire du monde dans une coquille de noix peut-être, mais en fait ce serait plutôt la matérialité de cette coquille de noix qui m'intéresserait.
La critique actuelle est certes un peu vite et trop unanimement conspuée (la critique de la critique de la critique n'est-elle pas nécessaire ?!), dévaluée au profit des discours critiques dans les revues d'art contemporain, censés être de meilleur niveau théorique selon Massera, on sourit. Pire : le premier quatuor verse en vitesse automatique dans le large fossé de la déploration sur l'état de la lecture et de l'art.
Cela dit pour crédibiliser cette recension et rendre hommage aux dialecticiens, rien ne peut entamer le très grand plaisir éprouvé devant cette réussite, une sorte de Lucot pour les nuls.
En couverture, un collage de H.L., en fin de volume une bibliographie à jour et une reproduction de détails du Grand Graphe sur quatre pages.