16 avril
2007
Partie de neige (Schneepart) de Paul Celan par France Sidante
Il s'agit des poèmes dits de 1968, avec ce que cela implique du retentissement des événements d'alors en Europe sur une écriture depuis longtemps travaillée par son questionnement critique.
Ils ne furent pas publiés de son vivant. La première traduction intégrale en français de ce recueil, avait paru en 1982 sous le titre Part de neige dans la revue de Deguy ; l'écart dans le seul titre avec le choix du traducteur qui nous occupe ici, Jean-Pierre Lefebvre, donne une idée des difficultés que pose l'œuvre pour un lecteur francophone.
La présentation de Lefebvre est courte mais suffisante, bien documentée ; elle est modestement intitulée Notice et les choix de traduction sont explicités dans un appareil de notes qui n'alourdit pas cette superbe édition bilingue.
(Ce volume) est sans doute ce que j'ai écrit de plus fort et de plus audacieux.
écrivit lucidement, trois mois avant son suicide, cet arpenteur des villes et des bibliothèques. Sa célèbre aura cache souvent mal une méconnaissance de la plupart des poèmes, très âpres. Peu de vers, peu de mots et une densité sémantique qui renvoie aux innombrables degrés d'interprétation de la lecture juive. Mais c'est la faculté qu'a en même temps cette écriture de se laisser atteindre par le réel qui nous la rend aussi proche aujourd'hui.
Il faut en tout cas rendre hommage à Jean-Pierre Lefebvre et à l'éditeur de donner cette impression à un nombre croissant de lecteurs, d'un Celan lecteur d'Arno Schmidt et de Rudi Dutschke, poète pour les jours qui viennent.
Ils ne furent pas publiés de son vivant. La première traduction intégrale en français de ce recueil, avait paru en 1982 sous le titre Part de neige dans la revue de Deguy ; l'écart dans le seul titre avec le choix du traducteur qui nous occupe ici, Jean-Pierre Lefebvre, donne une idée des difficultés que pose l'œuvre pour un lecteur francophone.
La présentation de Lefebvre est courte mais suffisante, bien documentée ; elle est modestement intitulée Notice et les choix de traduction sont explicités dans un appareil de notes qui n'alourdit pas cette superbe édition bilingue.
(Ce volume) est sans doute ce que j'ai écrit de plus fort et de plus audacieux.
écrivit lucidement, trois mois avant son suicide, cet arpenteur des villes et des bibliothèques. Sa célèbre aura cache souvent mal une méconnaissance de la plupart des poèmes, très âpres. Peu de vers, peu de mots et une densité sémantique qui renvoie aux innombrables degrés d'interprétation de la lecture juive. Mais c'est la faculté qu'a en même temps cette écriture de se laisser atteindre par le réel qui nous la rend aussi proche aujourd'hui.
Il faut en tout cas rendre hommage à Jean-Pierre Lefebvre et à l'éditeur de donner cette impression à un nombre croissant de lecteurs, d'un Celan lecteur d'Arno Schmidt et de Rudi Dutschke, poète pour les jours qui viennent.