15 oct.
2008
Peint en rouge, textes et images recueillis pas Suzanne Doppelt
...
Une fois, j'ai vu un chien qui s'était fait mordre par un sanglier. Il avait
la gueule fendue en deux mais il était venu jusqu'à la maison. On
s'était mis sur le pas de la porte, on avait déjà du mal à voir, mais on
avait dû quand même aller voir avant de se mettre les mains sur le visage.
Et quand il a compris que c'était trop, parce qu'il avait dû le comprendre
ou le sentir, il est parti se cacher, mourir, et ça a été son territoire le
silence. Il s'est tapi lentement, il n'a plus appelé, plus lancé de regard,
il n'a pas poussé de cri non plus, c'est juste avant qu'il avait gémi, quand
il était venu vers nous, vers la maison. Ce silence là, du chien, je
crois qu'on ne le connaît pas.
Il avait eu deux solitudes, celle avec laquelle il était venu, et celle avec
laquelle il était reparti. Il avait eu deux solitudes, mais dans la seconde,
il avait semblé savoir où aller, et à quel moment. Je ne sais rien de la
seconde, mais si l'homme savait mourir, on ne dirait pas qu'il souffre comme
un chien.
Fin du texte qui commence aussi fort à la page 13 et s'intitule Souffrir comme un chien , un texte qu'il aurait fallu reproduire in extenso, un texte qui vous vide le réservoir d'éloges, un texte à souffrir en silence.
L'auteur, dont je n'avais pas beaucoup apprécié le premier livre publié par un grand éditeur, s'appelle Aïcha Liviana Messina (voir sa fiche sur le site de POL).
Il y a d'autres excellentes choses dans cet ouvrage composé de textes et d'images recueillis par Suzanne Doppelt (qui publie simultanément chez le même éditeur Le monde est beau, il est rond) :
des pensées très disparates de Frédéric Boyer sur l'amour (des pires au meilleures en passant par les plus banales), un texte etho-subversif d'Emmanuelle Bayamack-Tam intitulé On a tant d'épouses, une reste cachée etc ...
où l'on découvre que dans l'écurie POL, il y a des regroupements qui se distinguent et méritent de l'être.
Une fois, j'ai vu un chien qui s'était fait mordre par un sanglier. Il avait
la gueule fendue en deux mais il était venu jusqu'à la maison. On
s'était mis sur le pas de la porte, on avait déjà du mal à voir, mais on
avait dû quand même aller voir avant de se mettre les mains sur le visage.
Et quand il a compris que c'était trop, parce qu'il avait dû le comprendre
ou le sentir, il est parti se cacher, mourir, et ça a été son territoire le
silence. Il s'est tapi lentement, il n'a plus appelé, plus lancé de regard,
il n'a pas poussé de cri non plus, c'est juste avant qu'il avait gémi, quand
il était venu vers nous, vers la maison. Ce silence là, du chien, je
crois qu'on ne le connaît pas.
Il avait eu deux solitudes, celle avec laquelle il était venu, et celle avec
laquelle il était reparti. Il avait eu deux solitudes, mais dans la seconde,
il avait semblé savoir où aller, et à quel moment. Je ne sais rien de la
seconde, mais si l'homme savait mourir, on ne dirait pas qu'il souffre comme
un chien.
Fin du texte qui commence aussi fort à la page 13 et s'intitule Souffrir comme un chien , un texte qu'il aurait fallu reproduire in extenso, un texte qui vous vide le réservoir d'éloges, un texte à souffrir en silence.
L'auteur, dont je n'avais pas beaucoup apprécié le premier livre publié par un grand éditeur, s'appelle Aïcha Liviana Messina (voir sa fiche sur le site de POL).
Il y a d'autres excellentes choses dans cet ouvrage composé de textes et d'images recueillis par Suzanne Doppelt (qui publie simultanément chez le même éditeur Le monde est beau, il est rond) :
des pensées très disparates de Frédéric Boyer sur l'amour (des pires au meilleures en passant par les plus banales), un texte etho-subversif d'Emmanuelle Bayamack-Tam intitulé On a tant d'épouses, une reste cachée etc ...
où l'on découvre que dans l'écurie POL, il y a des regroupements qui se distinguent et méritent de l'être.