19 nov.
2006
Pierre Jean Jouve, Lettres à Jean Paulhan (1925-1961)
... j'ai songé au stéréotype parce que cela me paraît être aujourd'hui un caractère dévorant, susceptible de réintroduire jusqu'à la barbarie. J'entends par stéréotype la mécanisation de l'esprit et la schématisation de l'affect conformément à certains modèles, dont le mobile premier est la tendance à la persévération psychique, tendance à laquelle certains éléments d'obsession intellectuelle viendraient donner son cachet social. Je suis persuadé que nous mourons du stéréotype, reflet intellectuel du machinisme.
Ainsi s'exprime Pierre Jean Jouve, dans une lettre du 5 décembre 1936 adressée à Jean Paulhan qui sera l'un des tout premiers écrivains à entrer, dès 1940, dans une résistance active ; le premier aussi à défendre les écrivains coupables de collaboration, contre la majorité des écrivains communistes ou gaullistes comme Pierre Jean Jouve, occasion de la plus longue rupture de la relation complexe entre ces deux hommes.
Muriel Pic voit dans cette correspondance un nouveau regard sur cet aspect du secret de Jouve qu'est le rapport entre le vécu et la littérature ; il y a plus dans ce très beau livre (soulignement stéréotypé !) des éditions Claire Paulhan , donnée importante vue l'attention qu'accordait PJJ à la matérialité de l'objet. Bien plus que ce que prisent tant les chercheurs, les historiens ou les écrivains épris de secrets, il y a matière à repenser l'acte poétique aujourd'hui en Occident, sa misère prophétique (cf. les lettres 154 et 155 d'août 1940 : Je crois à la victoire de l'Angleterre et, par elle, à la nôtre ... ) et ses héritables mécanismes (cf. 1ère citation de cette note).
Ainsi s'exprime Pierre Jean Jouve, dans une lettre du 5 décembre 1936 adressée à Jean Paulhan qui sera l'un des tout premiers écrivains à entrer, dès 1940, dans une résistance active ; le premier aussi à défendre les écrivains coupables de collaboration, contre la majorité des écrivains communistes ou gaullistes comme Pierre Jean Jouve, occasion de la plus longue rupture de la relation complexe entre ces deux hommes.
Muriel Pic voit dans cette correspondance un nouveau regard sur cet aspect du secret de Jouve qu'est le rapport entre le vécu et la littérature ; il y a plus dans ce très beau livre (soulignement stéréotypé !) des éditions Claire Paulhan , donnée importante vue l'attention qu'accordait PJJ à la matérialité de l'objet. Bien plus que ce que prisent tant les chercheurs, les historiens ou les écrivains épris de secrets, il y a matière à repenser l'acte poétique aujourd'hui en Occident, sa misère prophétique (cf. les lettres 154 et 155 d'août 1940 : Je crois à la victoire de l'Angleterre et, par elle, à la nôtre ... ) et ses héritables mécanismes (cf. 1ère citation de cette note).