03 mai
2003
Poétiques & Poésies contemporaines.
Un ouvrage qui a jusqu'à présent suscité trop peu d'échos si ce n'est dans le n° 43 du Matricule des Anges (ils veilleront sur son éternité), un ouvrage aux calmes antipodes de ce qu'on fabrique sur ce site furieux, un ouvrage présentant ce que l'université française produit de meilleur, de plus achevé, de plus éclectique, de plus passionnant (co-engendré par le Centre Jacques-Petit de l'Université de Franche-Comté et par le Centre d'…tudes Poétiques de l'ENS de Lyon), un ouvrage dirigé avec une grande modestie par Daniel Guillaume , un ouvrage qu'on aimerait voir figurer à la meilleure place dans la bibliothèque des 75 000 personnes qui prétendent écrire de la poésie en France et de tous ceux qui parviennent à s'abstenir d'en écrire...c'est un pavé énorme mais ô combien digeste, facile à manier et agréable à lire ; irritants ou convaincants, presque tous les textes se lisent à la file comme les chapitres d'un roman qui arrache. Cette réussite donne envie de chercher les petites bêtes, on les trouve : d'une part, le travail de François Cornillat ne mérite sans doute pas la place qui lui est faite. D'autre part, de nombreux textes n'ont pas fait l'objet de relectures suffisantes! Baldacci, par exemple, écrit que "le poète Denis Roche avait pour souci constant de ne pas isoler les poèmes mais dans (sic) les inscrire dans une série" (p. 260), ce qui est ennuyeux dans un texte déjà suffisamment abscons. Ou bien Olivier Barbarant retranscrit fautivement le texte de James Sacré (dont le manuscrit donne en vis-à-vis ceci: "...On est par/ exemple assis") par : "...On est pas (sic) exemple assis" (p. 305). Et l'on en passe, ô correcteurs, dans quels secteurs sans détecteurs vous faites-vous err............ants?
Le texte de Jean-Pierre Bobillot qui clôt la première partie, fait bien le lien entre celle-ci, consacrée à l'état des lieux contemporains et la seconde où toutes les contributions s'attachent aux poésies proprement (ou improprement) écrites, voire parfois à un seul poème : le "poète bruyant, non-métricien tendance pro-Dada", comme il se désigne lui-même, présente une analyse très vive du travail de Michèle Métail pour illustrer le malencontreux lieu commun opposant l'expérimentation à l'expérience.
Parmi "Des poésies", on retiendra (au-delà des partis pris théoriques ou des goûts), les petits essais consacrés par Hervé Micolet à Jacques Réda, par Christophe Pradeau à Jacques Roubaud, par Fabien Vasseur à Dominique Fourcade, par Stéphane Baquey à Emmanuel Hocquard et par Hugues Marchal à Christian Prigent, tous donnant l'impression d'avoir trouvé la bonne distance par rapport à leur objet mais aussi entre démarche critique et passion jubilatoire de lire.
C'est pourquoi le vœu initial de Daniel Guillaume pour ce livre, "d'en faire lire d'autres" est déjà comblé si l'on veut bien ne pas donner à son expression le sens le plus commun.
Le texte de Jean-Pierre Bobillot qui clôt la première partie, fait bien le lien entre celle-ci, consacrée à l'état des lieux contemporains et la seconde où toutes les contributions s'attachent aux poésies proprement (ou improprement) écrites, voire parfois à un seul poème : le "poète bruyant, non-métricien tendance pro-Dada", comme il se désigne lui-même, présente une analyse très vive du travail de Michèle Métail pour illustrer le malencontreux lieu commun opposant l'expérimentation à l'expérience.
Parmi "Des poésies", on retiendra (au-delà des partis pris théoriques ou des goûts), les petits essais consacrés par Hervé Micolet à Jacques Réda, par Christophe Pradeau à Jacques Roubaud, par Fabien Vasseur à Dominique Fourcade, par Stéphane Baquey à Emmanuel Hocquard et par Hugues Marchal à Christian Prigent, tous donnant l'impression d'avoir trouvé la bonne distance par rapport à leur objet mais aussi entre démarche critique et passion jubilatoire de lire.
C'est pourquoi le vœu initial de Daniel Guillaume pour ce livre, "d'en faire lire d'autres" est déjà comblé si l'on veut bien ne pas donner à son expression le sens le plus commun.