10 août
2008
Revue Le Grand Os, n° 2
Voilà une revue d'apparence modeste et sobre, au petit format, reliée par une spirale mais elle est bien conçue, travail de graphiste-artiste très soigné.
Les deux auteurs dont des enregistrements et entretiens figurent sur le CD (lui aussi bien réalisé et accroché), Jean Monod et Cosima Weiter, sont présentés par Sébastien Lespinasse (qui a conçu les superpositions de voix pour certains poèmes vocaliques) ; il est, avec Aurelio Diaz Ronda, l'un des responsables de la rédaction.
Bref, on est très loin de l'amateurisme et du cheap qui règnent trop souvent dans le milieu poétique ; la ligne n'est pas tendre ni molle, la dent est justement dure comme on peut s'en apercevoir en exergue du site de l'association :
L'inédit est la loi du genre : le monde, dit-on, a besoin de chair tendre. Mais à ne plus mastiquer les mâchoires se raidissent ou tout au contraire se relâchent. Sous couvert de chair fraîche, c'est un art sans gras qu'on nous sert : littérature sans nerf, photographie sans arête... Voici donc le grand os. A décortiquer, ronger, sucer, aspirer goulument. Substance moelleuse et osseuse tout à la fois. La chair véritable n'est-elle pas dans l'esprit, l'esprit dans la moelle, et la moelle dans les os ?
Ce grand os s'entend aussi avec les tout petits qu'on a dans l'oreille et qui nous donnent l'écoute.
Le travail très coloré et quasi mutant de Jean Monod, bien questionné, bénéficie grandement des éclaircissements pédagogiques donnés par sa voix chaleureuse, à la limite de l'exultation.
Le collectif a déjà édité des Livres de photos & poésie dont un Tarkos à 70 € (avec Larry Gianettino, 1998) et des Livres d'artistes/ Livres objets .
Le numéro 2 de la revue se clôt sur un véritable petit dossier Onuma Nemon, à la lecture duquel même ceux qui croient connaître l'Oiseau Notoire, rabaisseront leur buste.
Si cette revue toulousaine poursuit son travail avec autant de rigueur et d'exigence, elle va devenir rapidement l'une des toutes premières de l'hexagone.
Le même groupe édite simultanément un livre de Christophe Macquet, assez intéressant et novateur dans sa façon de régler son rythme au fameux œu français, alternant l'e muet aux élisions soulignées avec un appui net sur ceux qui restent, d'où un renouveau visuel et phonétique de l'écriture du français à partir de sa tache sourde. ( cri & co, 80 p. 15 €)
Les deux auteurs dont des enregistrements et entretiens figurent sur le CD (lui aussi bien réalisé et accroché), Jean Monod et Cosima Weiter, sont présentés par Sébastien Lespinasse (qui a conçu les superpositions de voix pour certains poèmes vocaliques) ; il est, avec Aurelio Diaz Ronda, l'un des responsables de la rédaction.
Bref, on est très loin de l'amateurisme et du cheap qui règnent trop souvent dans le milieu poétique ; la ligne n'est pas tendre ni molle, la dent est justement dure comme on peut s'en apercevoir en exergue du site de l'association :
L'inédit est la loi du genre : le monde, dit-on, a besoin de chair tendre. Mais à ne plus mastiquer les mâchoires se raidissent ou tout au contraire se relâchent. Sous couvert de chair fraîche, c'est un art sans gras qu'on nous sert : littérature sans nerf, photographie sans arête... Voici donc le grand os. A décortiquer, ronger, sucer, aspirer goulument. Substance moelleuse et osseuse tout à la fois. La chair véritable n'est-elle pas dans l'esprit, l'esprit dans la moelle, et la moelle dans les os ?
Ce grand os s'entend aussi avec les tout petits qu'on a dans l'oreille et qui nous donnent l'écoute.
Le travail très coloré et quasi mutant de Jean Monod, bien questionné, bénéficie grandement des éclaircissements pédagogiques donnés par sa voix chaleureuse, à la limite de l'exultation.
Le collectif a déjà édité des Livres de photos & poésie dont un Tarkos à 70 € (avec Larry Gianettino, 1998) et des Livres d'artistes/ Livres objets .
Le numéro 2 de la revue se clôt sur un véritable petit dossier Onuma Nemon, à la lecture duquel même ceux qui croient connaître l'Oiseau Notoire, rabaisseront leur buste.
Si cette revue toulousaine poursuit son travail avec autant de rigueur et d'exigence, elle va devenir rapidement l'une des toutes premières de l'hexagone.
Le même groupe édite simultanément un livre de Christophe Macquet, assez intéressant et novateur dans sa façon de régler son rythme au fameux œu français, alternant l'e muet aux élisions soulignées avec un appui net sur ceux qui restent, d'où un renouveau visuel et phonétique de l'écriture du français à partir de sa tache sourde. ( cri & co, 80 p. 15 €)