11 déc.
2001
revues reçues
RIM n° 11/12
Numéro double mais un numéro double de cette revue, ça ne fait jamais que deux double-pages A4 et l'on sait gré à l'auteur-animateur d'aussi pu alourdir notre stock de papier!Les dessins d'el Suel (datés de 99) ne sont pas très bons, on dirait du Ben en moins bien.On aime assez en revanche les textes préparés et montés de Tardy, lorsqu'il s'empare d'une grammaire pour élèves du primaire et que, sans ajouter ni modifier quoi que ce soit, en opérant de simples rapprochements, il en met à jour le très sexuel matériau sous-jacent. Ses détournements de romans-photos ou magazines pour midinettes sont , si pas très nouveaux, souvent aussi assez heureux parce que ... totalement insipides.
"Une salaison en enfer" de Jules Vipaldo (qui se cache sous ce nom? qu'il nous écrive!), est un texte hargneux, cultiveux et intelligent : pas le genre de ce qu'on lit habituellement dans la revue! Un auteur à suivre, à lire dans un autre registre.PSNicolas Tardy nous apprend que la RIM s'arrêtera sur ce numéro et nous envoie du même coup la collection complète, (indispensable si l'on veut la conserver!), parue sur un an, tirée à 50 ex. et diffusée gratuitement. Il faut ajouter aux traits relevés plus haut, le goût des calembours plus que douteux, une désinvolture qui finit par être (presque) élégante et des invités de marque ; entre autres, dans le n°7, Hubert Lucot offre une double page manuscrite de ses désopilantes maximes , exemple:
"Camés et caméscopes sont les deux grands indices d'un pays moderne." ("Pour plus de liberté encore"- 830 maximes et slogans- éd. Voix)
On a reçu de Jean-Jacques Le Roux et Yann Dissez, les 9 premiers numéros de "l'Instant T" : témoignage d'une intervention culturelle dynamique et audacieuse, dans le quartier sud de la ville de Rennes. Des artistes surtout mais qui savent lire et lisent les poètes.
En octobre 2001, dernière livraison de la Collection "Madame Fredi", aux éditions Fidel Anthelme X. Dirigée par Frédérique Guétat-Liviani, elle est constituée de deux petites plaquettes carrées, à la couverture cartonnée. Comme la précédente, c'est cheap mais très bien réalisé et chacune d'elles se présente comme un livre (mince) : nom de l'auteur, titre et nom de l'éditeur.
Intitulée "Un unconnu" (sic), le texte de Julien Blaine reprend les habituelles préoccupations du grand performer phocéen, (la place de la poésie dans l'art et dans l'histoire et la place de Julien dans tout ça) mais, de façon plus surprenante, en émane une rage contre l'âge et ses naufrages, d'un âcre et parfois pénible désespoir. Un lyrisme d'autant plus éructant que sombrement angoissé.
"Vanités" de Nicolas Tardy, (décidément très à l'honneur ces temps-ci!), est d'une tout autre couleur. Sous ce beau titre, le texte recense, presque toutjours sobrement, une série de choses de peu, traces, raclures, dépôts quotidiennement entr'aperçus ; un recueillement à la fois duchampien et japonisant.
C C P n°2
C'est la volumineuse revue critique du c.i.p.M. (centre international de poésie de Marseille), co-éditée par "farrago/ …ditions Léo Scheer", mise en vente pour la modique somme de 12, 2 euros.Objet plaisant pour les yeux et les mains, un bon point! Les noms des auteurs des articles, tous poètes eux-mêmes, y sont plus gros que ceux des poètes dont ils rendent compte, ce qui est un peu étonnant mais finalement acceptable.
On y trouve des choses superbes, (l'article de Salomon sur "Diaire" de Beurard-Valdoye), des poètes collaborateurs de grand talent (Jean-François Bory), un solide réseau d'écrivains-lecteurs (certains connus de nous comme Frédérique Guétat-Liviani et Christian Arthaud ou Dominique Meens, d'autres qu'on découvre avec intérêt comme Fred Léal ou David Lespiau) mais aussi des injustices, des complaisances, des âneries : ce livre reflète bien la réalité du champ dans lequel se développe la production poétique française, une prolifération échevelée d'expériences disparates, de ressassements ennuyeux et de stratégies médiocres.
Numéro double mais un numéro double de cette revue, ça ne fait jamais que deux double-pages A4 et l'on sait gré à l'auteur-animateur d'aussi pu alourdir notre stock de papier!Les dessins d'el Suel (datés de 99) ne sont pas très bons, on dirait du Ben en moins bien.On aime assez en revanche les textes préparés et montés de Tardy, lorsqu'il s'empare d'une grammaire pour élèves du primaire et que, sans ajouter ni modifier quoi que ce soit, en opérant de simples rapprochements, il en met à jour le très sexuel matériau sous-jacent. Ses détournements de romans-photos ou magazines pour midinettes sont , si pas très nouveaux, souvent aussi assez heureux parce que ... totalement insipides.
"Une salaison en enfer" de Jules Vipaldo (qui se cache sous ce nom? qu'il nous écrive!), est un texte hargneux, cultiveux et intelligent : pas le genre de ce qu'on lit habituellement dans la revue! Un auteur à suivre, à lire dans un autre registre.PSNicolas Tardy nous apprend que la RIM s'arrêtera sur ce numéro et nous envoie du même coup la collection complète, (indispensable si l'on veut la conserver!), parue sur un an, tirée à 50 ex. et diffusée gratuitement. Il faut ajouter aux traits relevés plus haut, le goût des calembours plus que douteux, une désinvolture qui finit par être (presque) élégante et des invités de marque ; entre autres, dans le n°7, Hubert Lucot offre une double page manuscrite de ses désopilantes maximes , exemple:
"Camés et caméscopes sont les deux grands indices d'un pays moderne." ("Pour plus de liberté encore"- 830 maximes et slogans- éd. Voix)
On a reçu de Jean-Jacques Le Roux et Yann Dissez, les 9 premiers numéros de "l'Instant T" : témoignage d'une intervention culturelle dynamique et audacieuse, dans le quartier sud de la ville de Rennes. Des artistes surtout mais qui savent lire et lisent les poètes.
En octobre 2001, dernière livraison de la Collection "Madame Fredi", aux éditions Fidel Anthelme X. Dirigée par Frédérique Guétat-Liviani, elle est constituée de deux petites plaquettes carrées, à la couverture cartonnée. Comme la précédente, c'est cheap mais très bien réalisé et chacune d'elles se présente comme un livre (mince) : nom de l'auteur, titre et nom de l'éditeur.
Intitulée "Un unconnu" (sic), le texte de Julien Blaine reprend les habituelles préoccupations du grand performer phocéen, (la place de la poésie dans l'art et dans l'histoire et la place de Julien dans tout ça) mais, de façon plus surprenante, en émane une rage contre l'âge et ses naufrages, d'un âcre et parfois pénible désespoir. Un lyrisme d'autant plus éructant que sombrement angoissé.
"Vanités" de Nicolas Tardy, (décidément très à l'honneur ces temps-ci!), est d'une tout autre couleur. Sous ce beau titre, le texte recense, presque toutjours sobrement, une série de choses de peu, traces, raclures, dépôts quotidiennement entr'aperçus ; un recueillement à la fois duchampien et japonisant.
C C P n°2
C'est la volumineuse revue critique du c.i.p.M. (centre international de poésie de Marseille), co-éditée par "farrago/ …ditions Léo Scheer", mise en vente pour la modique somme de 12, 2 euros.Objet plaisant pour les yeux et les mains, un bon point! Les noms des auteurs des articles, tous poètes eux-mêmes, y sont plus gros que ceux des poètes dont ils rendent compte, ce qui est un peu étonnant mais finalement acceptable.
On y trouve des choses superbes, (l'article de Salomon sur "Diaire" de Beurard-Valdoye), des poètes collaborateurs de grand talent (Jean-François Bory), un solide réseau d'écrivains-lecteurs (certains connus de nous comme Frédérique Guétat-Liviani et Christian Arthaud ou Dominique Meens, d'autres qu'on découvre avec intérêt comme Fred Léal ou David Lespiau) mais aussi des injustices, des complaisances, des âneries : ce livre reflète bien la réalité du champ dans lequel se développe la production poétique française, une prolifération échevelée d'expériences disparates, de ressassements ennuyeux et de stratégies médiocres.