Trik chemin de Jean-Marc Baillieu
À l’occasion de la sortie de Trik chemin (avec CD), Jean-Marc Baillieu s’explique sur sa préférence pour la lecture enregistrée.
j’ai toujours eu quelque réticence à la lecture à haute voix en public car le côté spectaculaire (voire obscène) de ce type d’exercice me freinait, non par incapacité à plus ou moins « performer » (on peut facilement impressionner), mais le one-(wo)man-show et son impact sur le public (par exemple, ces rires qui accueillaient tel talentueux poète à son entrée en scène à guichets fermés, comme si une partie de son public s’attendait avant tout à entendre un texte qui le ferait rire) me paraissent galvauder « la » parole poétique, l’écrit. Le café-théâtre est une discipline qui exige la prestation publique, non pas la poésie telle que je l’entends. Par contre, un CD permet d’avoir accès au timbre de voix du poète, à sa diction, son rythme, son souffle sans avoir à supporter sa tronche, et l’auditeur peut stopper à son gré l’écoute du CD, n’a pas à supporter une prestation scénique jusqu’au terme imposé par celui qui lit à haute voix en public, parfois de façon ennuyeuse ou décevante. Cela me paraît plus acceptable pour la relation émetteur /récepteur et ce n’est là qu’un avis, qui n’exclut cependant pas de personnaliser la lecture à haute voix, me semble-t-il.