25 déc.
2005
Une anthologie de Haroldo de Campos
Cette anthologie est la première en français du fameux instigateur et porte-parole du mouvement de la poésie concrète au Brésil, né en 1929 et mort en 2001.
Quelques pages suffisent à Inès Oseki-Dépré pour présenter celui qui
a donné forme et cohérence à tout un pan de la littérature brésilienne, et, ce faisant, de l'avoir rendue planétaire.
Qu'elle soit la seule traductrice de cette oeuvre en français d'un Poètraducteur majeur, ne l'empêche pas d'en être la meilleure, la meilleure possible ; elle a traduit en protugais les …crits de Lacan (!) et une anthologie de H. de Campos lui a valu au Brésil "le prix Jabuti de la meilleure anthologie".
Et concrètement ?
Cette expression devenue lieu commun du bon sens bourricot de l'époque face aux meilleurs élans de l'esprit, doit prendre sens ici comme éloge d'une oeuvre ouverte bien avant qu'Umberto Eco en tire le profit qu'on sait :
où écrire sur l'écrire c'est non-écrire sur nul-écrire et pour ça je commence
je démence pour le décommencement et je change et dérange un livre où tout
serait fortuit et forcé où tout serait non et serait selon un livre-nombril
-du-monde un monde-nombril-du-livre un livre de voyage où le voyage est le livre
Il y a chez H d C un côté Pound (de poids occidental) dans sa revisite de la Tradition poétique, sa relecture et retraduction et revitalisation de ses marges mais s'y ajoute une singularité de mauvais-sauvage anthropophage qui n'est pas recherche d'affirmation locale identitaire : il s'agit plutôt de l'opération très derridienne parce que toujours différée d'un
jeu dialogique de la différence brésilienne sur la toile de fond universelle de la Weltliteratur
Ce très beau volume suivi d'une bibliographie donne un aperçu aussi nécessaire qu'inspiré sur 40 ans d'une recherche qui n'est pas datée et qui saura trouver des relais dans les jeunes générations parce qu'elle a récusé le lyrisme tout en accompagnant le renoncement aux grandes utopies.
Pas de bibliothèque de poète digne de ce nom si n'y figure cet ouvrage, avis aux non-amateurs.
Quelques pages suffisent à Inès Oseki-Dépré pour présenter celui qui
a donné forme et cohérence à tout un pan de la littérature brésilienne, et, ce faisant, de l'avoir rendue planétaire.
Qu'elle soit la seule traductrice de cette oeuvre en français d'un Poètraducteur majeur, ne l'empêche pas d'en être la meilleure, la meilleure possible ; elle a traduit en protugais les …crits de Lacan (!) et une anthologie de H. de Campos lui a valu au Brésil "le prix Jabuti de la meilleure anthologie".
Et concrètement ?
Cette expression devenue lieu commun du bon sens bourricot de l'époque face aux meilleurs élans de l'esprit, doit prendre sens ici comme éloge d'une oeuvre ouverte bien avant qu'Umberto Eco en tire le profit qu'on sait :
où écrire sur l'écrire c'est non-écrire sur nul-écrire et pour ça je commence
je démence pour le décommencement et je change et dérange un livre où tout
serait fortuit et forcé où tout serait non et serait selon un livre-nombril
-du-monde un monde-nombril-du-livre un livre de voyage où le voyage est le livre
Il y a chez H d C un côté Pound (de poids occidental) dans sa revisite de la Tradition poétique, sa relecture et retraduction et revitalisation de ses marges mais s'y ajoute une singularité de mauvais-sauvage anthropophage qui n'est pas recherche d'affirmation locale identitaire : il s'agit plutôt de l'opération très derridienne parce que toujours différée d'un
jeu dialogique de la différence brésilienne sur la toile de fond universelle de la Weltliteratur
Ce très beau volume suivi d'une bibliographie donne un aperçu aussi nécessaire qu'inspiré sur 40 ans d'une recherche qui n'est pas datée et qui saura trouver des relais dans les jeunes générations parce qu'elle a récusé le lyrisme tout en accompagnant le renoncement aux grandes utopies.
Pas de bibliothèque de poète digne de ce nom si n'y figure cet ouvrage, avis aux non-amateurs.