04 nov.
2007
La loi des rendements décroissants de Jérôme Mauche par David Christoffel
Nous avons besoin de les numéroter, les 202 fragments « réunis, sous le vocable de Loi des rendements décroissants », tellement ils sont particuliers, parce que nous voulons comprendre ce qui peut se passer dans une variété telle et certes spéciale. C'est qu'un projet littéraire, contenu nécessaire dans le monde des « rendements décroissants », c'est un vocable.
Vous pouvez dire : une certaine disposition lexicale. Et même si vous y trouvez quelques bizarreries syntaxiques, vous pourrez dire que c'est à cause de l'excitation des secteurs terminologiques utilisés. Et c'est pour cela que nous voulons ici rendre compte de quelques actions engagées dans la loi en question :
- déhiérarchiser les niveaux de révélation dans les élongations prosodiques : ainsi, les fgts n°5, 6, 22, 56, 79-80... aux ellipses parfois tellement plus révélatrices que ce ne doit pas être les révélations qui comptent : si ça râpe, c'est que ça fait surtout partie d'un autre jeu.
- faire interférer les associations d'idées automatiques à peine compatibles, avec espoir de grésillements tels que finiront bien par faire saturer le système (on ne renonce pas à la révolution pour si peu) : ainsi, les fgts n°1, 6, 11, 20, 25, 26, 36, 50, 58, 64... le plus souvent parlent du corps capitalistique (la grande entreprise, son conseil d'administration ou ses arrières chambres de toute sorte) avec force référence au corps gymnastique.
- déconfire l'improbabilité énonciative généralisée ainsi, les fgts n°7, 11, 44, 55, 67-69... puisque tellement pneumatiques, porteront des suggestions inattendues de tous.
- rendre compte de la situation intenable de discours archétypaux quoique détourés à redire le fond toujours merveilleux de la technocratie même para-intelligentsiaque : ainsi, les fgts n°4, 6, 8, 10, 21 parfois même retapent le narratif d'une saveur moment volé sur les bords.
- resserrer les improbabilités lexicales électrisant les registres justement même les moins électriques : ainsi, les fgts n°2, 6, 14, 22, 27, 82, 98... quoique la radicalité de l'expérimentation, régulièrement, fasse passer de l'autre côté de la probabilité poétique : ainsi, les fgts 16, 18, 23, 71, 74-78 qui pourraient poser exactement les problèmes que, par sondage entreprenant, nous avons pu rencontrer chez les lecteurs de Superadobe.
Ainsi, dans une postface programmatique (« La contre-littérature ne sera pas le contraire de ce qui s'écrit »), en revenant sur ce dont il s'agit, l'auteur entend préciser ses références (une ligne passant par Turgot, Ricardo et Ivan Illitch) et assumer ses techniques de décisions explicites (« …crire à partir de ce qui est écrit déjà. »), ce qui est déjà en jeu dans bien des fragments (9, 13, 31, 41, 49, 65... ), dont l'auto-réflexivité est peut-être, bien entendu automatique.
D'un côté, nous pourrions regretter que le programme ne soit percé d'un coussin d'air pour lui donner rebondissements et hauteur ontologique toute relative bien chargée politiquement quand même. D'un autre côté, nous pouvons toujours nous laisser rebondir à volonté sur ces fragments/perles (remettez-moi 6, 32, 73). Aussi, nous pourrions nous demander si, quand la critique sociale n'en est que plus redoutable (35, 47, 65, 159), n'est-ce quand même pas parce que c'est l'exercice de style qui prend la commande automatique elle aussi (33), sinon que la passion de la critique n'est elle-même pas obligée de manger dans l'assiette du plaisir du texte (33, 174). Dire que La loi des rendements décroissants a un peu le sens du « Et toc » fraîchement sympathique et tant pis si cela doit passer par une facture systématique/inégale, puisque nous n'avons plus le temps de l'anthologie. Cela revient à prendre le fondant là où il est, c'est-à-dire pendant qu'il est chaud. Tant les passages hautement réflexifs, pas plus qu'une apposition (38, 89), le livre de Jérôme Mauche peut comme ça tenir lieu de précis de contre-littérature parmi les bonnes nouvelles ; après …lectuaire du discount, cherche-t-il à totalement intégrer le fond à la forme (« Les rendements croissent : des textes sur-écrits. » (p. 188)), en même temps qu'il parvient à un contenu tout à l'espoir de se taper plus détraquant que détraqué ?
Car la culture d'entreprise peut monter à la tête et elle aussi se détraquer plus que la tête.
Vous pouvez dire : une certaine disposition lexicale. Et même si vous y trouvez quelques bizarreries syntaxiques, vous pourrez dire que c'est à cause de l'excitation des secteurs terminologiques utilisés. Et c'est pour cela que nous voulons ici rendre compte de quelques actions engagées dans la loi en question :
- déhiérarchiser les niveaux de révélation dans les élongations prosodiques : ainsi, les fgts n°5, 6, 22, 56, 79-80... aux ellipses parfois tellement plus révélatrices que ce ne doit pas être les révélations qui comptent : si ça râpe, c'est que ça fait surtout partie d'un autre jeu.
- faire interférer les associations d'idées automatiques à peine compatibles, avec espoir de grésillements tels que finiront bien par faire saturer le système (on ne renonce pas à la révolution pour si peu) : ainsi, les fgts n°1, 6, 11, 20, 25, 26, 36, 50, 58, 64... le plus souvent parlent du corps capitalistique (la grande entreprise, son conseil d'administration ou ses arrières chambres de toute sorte) avec force référence au corps gymnastique.
- déconfire l'improbabilité énonciative généralisée ainsi, les fgts n°7, 11, 44, 55, 67-69... puisque tellement pneumatiques, porteront des suggestions inattendues de tous.
- rendre compte de la situation intenable de discours archétypaux quoique détourés à redire le fond toujours merveilleux de la technocratie même para-intelligentsiaque : ainsi, les fgts n°4, 6, 8, 10, 21 parfois même retapent le narratif d'une saveur moment volé sur les bords.
- resserrer les improbabilités lexicales électrisant les registres justement même les moins électriques : ainsi, les fgts n°2, 6, 14, 22, 27, 82, 98... quoique la radicalité de l'expérimentation, régulièrement, fasse passer de l'autre côté de la probabilité poétique : ainsi, les fgts 16, 18, 23, 71, 74-78 qui pourraient poser exactement les problèmes que, par sondage entreprenant, nous avons pu rencontrer chez les lecteurs de Superadobe.
Ainsi, dans une postface programmatique (« La contre-littérature ne sera pas le contraire de ce qui s'écrit »), en revenant sur ce dont il s'agit, l'auteur entend préciser ses références (une ligne passant par Turgot, Ricardo et Ivan Illitch) et assumer ses techniques de décisions explicites (« …crire à partir de ce qui est écrit déjà. »), ce qui est déjà en jeu dans bien des fragments (9, 13, 31, 41, 49, 65... ), dont l'auto-réflexivité est peut-être, bien entendu automatique.
D'un côté, nous pourrions regretter que le programme ne soit percé d'un coussin d'air pour lui donner rebondissements et hauteur ontologique toute relative bien chargée politiquement quand même. D'un autre côté, nous pouvons toujours nous laisser rebondir à volonté sur ces fragments/perles (remettez-moi 6, 32, 73). Aussi, nous pourrions nous demander si, quand la critique sociale n'en est que plus redoutable (35, 47, 65, 159), n'est-ce quand même pas parce que c'est l'exercice de style qui prend la commande automatique elle aussi (33), sinon que la passion de la critique n'est elle-même pas obligée de manger dans l'assiette du plaisir du texte (33, 174). Dire que La loi des rendements décroissants a un peu le sens du « Et toc » fraîchement sympathique et tant pis si cela doit passer par une facture systématique/inégale, puisque nous n'avons plus le temps de l'anthologie. Cela revient à prendre le fondant là où il est, c'est-à-dire pendant qu'il est chaud. Tant les passages hautement réflexifs, pas plus qu'une apposition (38, 89), le livre de Jérôme Mauche peut comme ça tenir lieu de précis de contre-littérature parmi les bonnes nouvelles ; après …lectuaire du discount, cherche-t-il à totalement intégrer le fond à la forme (« Les rendements croissent : des textes sur-écrits. » (p. 188)), en même temps qu'il parvient à un contenu tout à l'espoir de se taper plus détraquant que détraqué ?
Car la culture d'entreprise peut monter à la tête et elle aussi se détraquer plus que la tête.