les pauvres n'ont pas d'avenir (extrait) par Jacques Demarcq
... ... ... ... ..Il faut être un poète rétrograde pour penser que chaque enfant, quels que soient ses parents, doit sortir de l'école en sachant parfaitement lire, écrire, compter, avec des notions d'histoire et de géographie ; que le travail clandestin doit être réprimé et tout patron payer ses cotisations sociales ; que le libéralisme doit s'appliquer à l'agriculture et que ne plus subventionner les exportations pourrait donner une chance aux paysans africains de s'en sortir ; que la réduction à 3 000 des 36 000 communes françaises diminuerait les querelles de clocher et ferait faire des économies à l'administration ; que l'…tat peut en revanche se payer le luxe d'entretenir le Musée du Louvre sans brader ses collections pour quelques pétro- dollars ; que la liberté religieuse s'arrête à celle des filles d'épouser qui leur plaît et des femmes de ne pas se cloîtrer sous un sac ; qu'un souci d'occupation ren- table de l'espace urbain inciterait à construire des logements sociaux en place et lieu d'églises aussi vides de touristes que de fidèles ; que la conquête rapide de Monaco redonnerait de l'enthousiasme à nos armées et de la crédibilité à la diplomatie ; que la télévision est une drogue et doit être taxée, selon le degré de vulgarité, au même titre que l'alcool et le tabac ; que l'automobile aussi tue et empoisonne ; que la naissance d'un enfant doit s'assortir d'une année sabbatique - tout se joue avant 3 ans - mais qu'au quatrième les parents n'auront plus droit à aucune aide ; qu'une TVA à taux 0 permettrait à tous de payer des impôts progressifs sur le revenu ; etc., etc. Autant de pauvres propositions sans avenir, puisqu'elles contreviennent à la démocratie.