Giboulées par Jacques Demarcq

Les Incitations

07 mars
2015

Giboulées par Jacques Demarcq

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   J’apprends que le Printemps des poètes est cette année parrainé par un comédien. Bonne idée ! Un comédien c’est toujours plus connu qu’un poète, fût-il célèbre auprès des siens. En plus ledit comédien, si j’ai compris, récite, joue, chante des poètes vivants, qui lui ont donné leur accord. C’est mieux que de cabotiner sans risque sur le malheureux La Fontaine ou le misérable Rimbaud, qui n’en peuvent mais. Et puis, le parrain s’est montré excellent sur Arte, dans le rôle de président du consistoire (est-ce le mot ?) des évêques de France. Bref un choix de première, rien à redire.

   J’ajoute qu’il est préférable à celui d’un amant des Muses pour ce Printemps qui lui aussi tarde à venir. Un barde un peu connu, ç’aurait presque fatalement été quelqu’un d’âgé. Il aurait été fatigué, plein d’exigences peut-être, à manipuler avec précaution. Et quel mâche-laurier honorer ? Ses pairs ou de plus jeunes risquaient de faire la tête. Il y a tant d’incompréhension entre enfants d’Apollon. Bref un choix habile, qui élimine bien des susceptibilités.

     Mais l’année prochaine, quel parrainage trouver qui attire les foules scolaires, réveille les masses populaires ? Un autre comédien ? Pas tout de suite, il faut se renouveler. Je suggère un ou une athlète. La bien nommée Marie-José Perec par exemple. À défaut un cycliste, Virenque ou Jalabert, en manière d’hommage discret à Jacques Réda. Le public affectionne ces champions. Et les trouvères en Yvette Horner sur une camionnette dans la caravane, ça serait un spectacle. Ils n’auraient plus qu’à apprendre l’accordéon.