07 févr.
2012
Appel de Nelly Maurel pour les TARAHUMARAS
Je me permets d'attirer votre attention sur la famine récurrente qui guette les Indiens Tarahumaras de la Sierra Madre.
L'an passé, avec une bourse de l'Institut Français, j'ai vécu deux mois au Mexique pour essayer de comprendre ce qu'avait vu Antonin Artaud en 1936. Au bout d'un mois de recherches à Mexico j'ai rencontré Bianca, une linguiste qui m'a aidée à être accueillie dans une famille indigène, avec laquelle j'ai passé un mois. La Sierra Madre est située à 1300 kms de la ville de Mexico. J'ai vu ce qu'il en est aujourd'hui. Au mois d'avril il n'avait pas plu depuis septembre et les Indigènes vivaient dans des conditions de survie de plus en plus difficile à assurer. Beaucoup vivent isolés dans des habitations troglodytiques ou des habitats de terre crue. Les Raramùris (nom que se donnent les Tarahumaras) vivent sans argent, en autosubsistance et se nourrissent exclusivement de ce qu'ils cultivent. Ils ne cultivent pas plus que le strict nécessaire à leurs besoins, ils ne vendent rien. Aujourd'hui plusieurs facteurs amplifient leurs difficultés. Tout d'abord la sècheresse, les changements climatiques étant largement accentués par la déforestation massive à l'œuvre dans la région depuis des dizaines d'années. Ensuite les plantations illégales et imposées sur leur territoire les poussent ou les forcent à abandonner leurs traditions pour servir de main d'œuvre. Ce peuple vit aujourd'hui dans une situation catastrophique, ils sont, comme beaucoup de populations indigènes, délaissés, envahis et ignorés à la fois. Bianca, la linguiste, m'a fait suivre une alarmante rumeur de suicides collectifs. Des femmes accablées par la faim chronique se seraient jetées des falaises avec leurs enfants. Cette rumeur n'a pas été prouvée ni démentie, mais la famine est quant à elle bien réelle. Bianca déménage dans la ville de Chihuahua, située à 200 kms de la Sierra Madre, à la fin du mois pour poursuivre sa thèse et vivre au plus près de son engagement humanitaire. Elle pourra donc relayer des informations recueillies sur le terrain. En attendant, elle essaie de réunir des fonds pour le compte d'une association humanitaire avec laquelle elle collabore : Fundación San Ignacio de Loyola, AC., de la Universidad Iberoaméricana.
Je me propose donc de centraliser les dons de mes amis, et des amis de mes amis, ici en France, pour lui remettre la somme collectée d'ici la fin du mois. Nathalie Quintane m'a suggéré de faire passer plus largement cette annonce, voilà pourquoi je me permets de la publier sur ce site. Bianca est une jeune femme très engagée dans la cause tarahumara, elle travaille avec une anthropologue mexicaine sur le terrain, et cela fait plus de 10 ans qu'elle fréquente la région. Elle y est très bien reçue, j'ai ainsi pu bénéficier de la bienveillance qu'elle inspire.
Des millions de personnes sont victimes de malnutrition dans le monde. J'ai maintenant des amis qui en font partie. J'ai envoyé ce matin un mail à Bianca afin qu'elle m'envoie des exemples concrets des achats et des dépenses qui seront faits avec l'argent de la collecte. Nous aurons régulièrement de ses nouvelles.
Paris, lundi 6 février 2012