« Caviar-Béret », plagiste
« Caviar » — quelques-uns préfèrent dire « œufs-de-lump » — pour la surface de toile, l’entregent, la chaire universitaire ; « béret » pour les basses besognes de ce rond-de-cuir du plagiat, triste pied-nickelé, escroc sans élégance. Caviar-Béret a tout compris. Pourquoi perdrait-il son temps à lire les ouvrages dont il rend compte, alors qu’il dispose gratuitement de nègres qui, eux, ont pris la peine de le faire avant lui ? Lui se contente de se servir, de les réduire, d’en produire des mini-fiches en-veux-tu-en-voilà… Pour les sites, les éditeurs, voire les auteurs, la note de lecture d’un livre ne diffère pas de la note de lecture d’une note, l’une comme l’autre parlent d’eux et de ce qu’ils publient. Mais la concurrence est déloyale : le recycleur de notes produit beaucoup plus que le lecteur de livres, il apparaît plus, se répand plus, occupe plus le terrain.
Sa recette, simple comme un jambon-beurre sans pain ni cornichon, est habile : décalquer l’article initial sans y ajouter un seul ingrédient nouveau — puisqu’il n’a pas lu le livre — et en masquant, souvent grossièrement, ses emprunts sans trop d’efforts. Bien qu’il ait déjà été repéré comme plagiaire depuis longtemps par Florence Trocmé et éjecté il y a quelques années de Sitaudis pour un démarquage flagrant (voyez le chic et l’intelligence : à partir d’une note prise sur le site même qui l’accueillit pourtant çà ou là)… ces avertissements ne l’ont pas empêché de récidiver récemment.
Quelques questions se posent, d’abord sur ses motivations...
Pulsion cleptomaniaque ? Paresse intellectuelle ? Pathologie annonciatrice d’une sénilité précoce ? Perversion intimement liée à la nuisance ? Provocation post-situationniste ? Douce rêverie d’un monde sans auteur ? Jouissance ressentie à la fraude non repérée ? Hyperactivité hors de contrôle ?
Concernant l’ensemble de son « grand œuvre » disponible sur Internet : existerait-il des notes caviar-bérétiennes authentiquement rédigées par lui, sans emprunt à des collègues ?
Le cas n’est pas impossible. Puisqu’il lui arrive couramment de chroniquer plusieurs livres par jour (quel athlète !), il y en a dans le tas, sans doute… Ah ! vouloir délaisser un temps les affres solitaires du copiste dissimulé pour retrouver les « délices de la création » !…
C’est pourquoi nous invitons les auteurs de critiques qu’il n’aurait jamais plagiés à bien vouloir se faire connaître à la rédaction afin que nous puissions étudier leurs cas : notre individu concevrait-il quelque mépris à leur égard ?
Nous prions enfin les responsables de sites qui ont eu jusque-là la faiblesse de l’accueillir de vérifier avant de publier l’une ou l’autre de ses nouvelles notes : n’y aurait-il pas sur le web un texte premier qui ait pu lui inspirer sa légendaire attention à autrui ?...
Jacques Barbaut, François Huglo, Pierre Le Pillouër