19 juin
2005
Eric Gross promu, sa réforme demeure.
Ouf, ce président du CNL, directeur du Livre et de la Lecture (!), appelé à rejoindre notre 1er Ministre Poète qui a comme chacun le sait grand besoin d'un conseiller pour la culture et la communication, n'aura donc sévi que 2 ans comme ... Evelyne Pisier qui, nommée en 1991, n'avait pas résisté au retour de la droite en 93 ; les mandats des deux autres prédécesseurs, Jean Gattegno (1981- 1991) et Jean-Sébastien Dupuit (1993- 2003), affichent ainsi également une drolatique symétrie.
Du point de vue d'un ministère de droite, Mr Gross était bien the right man pour réformer une institution sans doute trop à l'abri des dures lois du marché ; sauf que son maniement d'une rhétorique d'énarque obtus et son autoritarisme, ont rapidement dressé contre lui les acteurs qu'il était censé mobiliser contre d'intolérables survivances archaïques.
Le nouveau Président du CNL devra donc reprendre ce dossier dans les pires conditions ; les principaux points de la réforme , entérinée par le conseil d'administration (dans lequel figure, entre autres, Antoine Gallimard et un seul écrivain...Jacques Darras !)... sont téléchargeables en format PDF sur le site du http://www.centrenationaldulivre.fr/:
On peut y lire par exemple ceci :
IL N'Y A PLUS DE DISTINCTION ENTRE LES BOURSES DESTIN…ES AUX "AUTEURS LITT…RAIRES" ET AUX "AUTEURS SCIENTIFIQUES"...
Exeunt les artistes, place aux gens sérieux avec des projets crédibles , est-il besoin de commenter davantage ce texte? Comme le dit notre ami Alain Frontier, grammairien et écrivain, à propos de :
...la fin du 3ème paragraphe de la p. 3 où il s'agit de "... soutenir les porteurs d'un projet d'écriture et de publication visant à mettre en forme et à transmettre un contenu de pensée à un lectorat en quête de sens, de connaissance et de culture" : cela signifie que l'écriture a pour finalité de communiquer un message qui la précèderait. Ce n'est pas l'écriture qui est intéressante, mais son contenu. Elle ne sera "crédible" qu'à cette condition. On voit mal la place que pourraient occuper les recherches poétiques dans un tel programme. La poésie bien évidemment ne sert à rien. On lui préfère les "sciences humaines" (terme qui revient assez souvent dans le cours du rapport). Dans un sens, on pourrait dire que la poésie n'a que ce qu'elle mérite. On sait que, par définition (si définition il y a...), la poésie ne joue pas le jeu social. Elle est toujours en marge. A côté. Quelqu'un comme Gross ne peut évidemment pas comprendre cela. D'où sa hargne à notre égard.
Et la nôtre réciproque, notre soulagement aujourd'hui et celui des centaines d'écrivains qui ont signé la pétition de la Commission Poésie contre ses pratiques.
Nous sollicitons des contributions au débat sur cette réforme ; nous souhaitons quand à nous qu'elle reste dans les cartons remis à la presse où figure un personnage avec une tête non pas au carré mais au rectangle ... vide!
Du point de vue d'un ministère de droite, Mr Gross était bien the right man pour réformer une institution sans doute trop à l'abri des dures lois du marché ; sauf que son maniement d'une rhétorique d'énarque obtus et son autoritarisme, ont rapidement dressé contre lui les acteurs qu'il était censé mobiliser contre d'intolérables survivances archaïques.
Le nouveau Président du CNL devra donc reprendre ce dossier dans les pires conditions ; les principaux points de la réforme , entérinée par le conseil d'administration (dans lequel figure, entre autres, Antoine Gallimard et un seul écrivain...Jacques Darras !)... sont téléchargeables en format PDF sur le site du http://www.centrenationaldulivre.fr/:
On peut y lire par exemple ceci :
IL N'Y A PLUS DE DISTINCTION ENTRE LES BOURSES DESTIN…ES AUX "AUTEURS LITT…RAIRES" ET AUX "AUTEURS SCIENTIFIQUES"...
Exeunt les artistes, place aux gens sérieux avec des projets crédibles , est-il besoin de commenter davantage ce texte? Comme le dit notre ami Alain Frontier, grammairien et écrivain, à propos de :
...la fin du 3ème paragraphe de la p. 3 où il s'agit de "... soutenir les porteurs d'un projet d'écriture et de publication visant à mettre en forme et à transmettre un contenu de pensée à un lectorat en quête de sens, de connaissance et de culture" : cela signifie que l'écriture a pour finalité de communiquer un message qui la précèderait. Ce n'est pas l'écriture qui est intéressante, mais son contenu. Elle ne sera "crédible" qu'à cette condition. On voit mal la place que pourraient occuper les recherches poétiques dans un tel programme. La poésie bien évidemment ne sert à rien. On lui préfère les "sciences humaines" (terme qui revient assez souvent dans le cours du rapport). Dans un sens, on pourrait dire que la poésie n'a que ce qu'elle mérite. On sait que, par définition (si définition il y a...), la poésie ne joue pas le jeu social. Elle est toujours en marge. A côté. Quelqu'un comme Gross ne peut évidemment pas comprendre cela. D'où sa hargne à notre égard.
Et la nôtre réciproque, notre soulagement aujourd'hui et celui des centaines d'écrivains qui ont signé la pétition de la Commission Poésie contre ses pratiques.
Nous sollicitons des contributions au débat sur cette réforme ; nous souhaitons quand à nous qu'elle reste dans les cartons remis à la presse où figure un personnage avec une tête non pas au carré mais au rectangle ... vide!