Homère n'a pas menti.
Alors qu'il était minuit dans le siècle précédent, Rachel Bespaloff écrivait néanmoins :
... contrairement à ce qu’affirment nos économistes - les peuples qui s’affrontent pour les débouchés, les matières premières, les terres fertiles et leurs trésors, se battent toujours, d’abord et toujours pour Hélène. Homère n’a pas menti.
Dans des circonstances historiques somme toute moins désespérantes, nous persistons à croire qu'Homère n'a pas menti mais beaucoup de responsables actuels, y compris syndicaux, pensent au contraire que les besoins primordiaux de tous sont le pain et la sécurité, que la culture n'est que superflu destiné à être drastiquement réduit sans dommage ; et dans ce collimateur la poésie est, vous le savez, particulièrement ciblée.
On l'a vu au début de cet été avec la réforme Colosimo, même si notre mobilisation quasi unanime et un changement de gouvernement ont permis d'éviter le pire,
on le voit encore tout récemment avec les menaces qui pèsent sur la poursuite des activités du Printemps des Poètes et qui amènent son Président sur le terrain de la lutte collective ; ou bien avec le risque d'un oubli du sens de la Maison de la Poésie, au profit du spectacle.
A cette étape, nous ne nous disperserons pas dans des initiatives brouillonnes, nous devons rester unis, vigilants et prompts à agir tous ensemble sans préalable d'appartenance à un courant ou à une quelconque organisation.