11 juin
2009
Lettre ouverte à Jean-Marie Gleize par Eric Dayre
Cher Jean-Marie,
tu as choisi de rendre publique ton intention de quitter la direction du CEP et de suggérer que je te succède.
Il ne m'appartient pas de me prononcer sur les raisons d'une décision qui te font anticiper d'une année laremise de ton mandat de directeur pour me le confier dès l'an prochain, mais je tiens à te remercier de taconfiance qui m'honore.
Permets-moi toutefois de faire une mise au point rapide.
Je crains en effet qu'à lire cette lettre on puisse croire que tu invites tes amis, écrivains, poètes, chercheurs, doctorants, à considérer que le CEP est mort, et que je serais l'un des responsables de cette disparition.
Eh bien, non. Le CEP continue à exister, même s'il change et doit changer maintenant, parce que le projet de recherches ìquadriennal" couvre une période (2011-2014) où tu ne seras plus en activité. Tu sais très bien qu'il n'est pas possible de faire exactement ce que tu as fait. Chacun entre ici avec ses particularités, ses préférences et donc également, avec ses insuffisances, évidemment toujours notables. Il est évident que le centre a été fortement lié à lapersonnalité de ses directeurs. Il a été lié auparavant à la personnalité et au travail de Jean-Michel Maulpoix. Il est évident également que le Centre d'Etudes Poétiques a pu exister grâce au soutien affirmé et confirmé des directeurs de cette école : l'ancien directeur, Sylvain Auroux - puis son directeur actuel, Olivier Faron, qui a soutenu et soutient fermement un projet de recherche et de création singulier dans l'espace universitaire.
Tu as su donner au CEP des caractéristiques fortes, porter haut la cause de la poésie contemporaine, et décider des orientations qui ont fait la réputation du centre. L'apport spécifique de ton œuvre, en terme de rayonnement international, a été un atout majeur du CEP, et ton rôle, en tant qu'écrivain, est essentiel dans la direction des pratiques de création du centre. J'ose espérer que la dimension de recherche comparatiste, que tu as souhaité donner au CEP, permettra d'en confirmer et d'en renforcer la dimension internationale. Dans les années qui viennent, le CEP continuera à donner toute leur place à la création et aux créateurs contemporains. Il s'en donnera les moyens individuels, collectifs, institutionnels. Les amitiés, les partenariats, les collaborations, les idées, la création ne disparaîtront pas. D'autres viendront, et le CEP continuera - tout simplement parce que son existence est nécessaire, parce que son esprit est d'être fidèle à la politique d'une Ecole à laquelle nous sommes tous deux profondément attachés et qui a permis l'existence d'un lieu de vie fraternel, ouvert à la création et à la recherche.
2009- 2010 sera donc une année de transition. Cette année sera tout aussi active que les précédentes. La transition ne signifiera en rien une rupture, d'autant que tu as su préparer ton successeur aux tâches nombreuses que comporte ce type de responsabilités. J'espère que l'abandon de tesresponsabilités institutionnelles ne signifie pas que tu renonces à ta place dans notre centre de recherches.
Bien à toi,